13 avril 2010

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11 décembre 2009

Déclaration du Parti SADI : A propos de l’avion suspect ayant atterri dans le Nord du Mali à Tarkint dans le cercle de Bourem

Les autorités maliennes continuent de garder le silence devant les évidences et les révélations accablantes confirmées par un responsable régional de l’Office de l’ONU basé à Dakar selon lesquelles, un Boeing en provenance du Venezuela a débarqué le 05 novembre 2009 de la cocaïne dans la Commune rurale de Tarkint, cercle de Bourem.
Selon le responsable de l’Office de l’ONU, le Boeing qui est parti du Venezuela a atterri sur une piste artisanale près du village de Tarkint à 150 Km au Nord Est de Gao, avant de décharger des tonnes de Cocaïne et d’autres produits illicites.
L’appareil a voulu décoller, mais a connu des ennuis techniques et s’est écrasé juste après son décollage obligeant ses occupants (sortis indemnes) à y mettre le feu pour faire disparaître toute trace compromettante et prendre ensuite la poudre d’escampette sans être inquiétés.
Ces révélations viennent confirmer le fait que notre pays devient progressivement une véritable tête de pont dans le dispositif de montage et de contrôle de nouvelles routes d’importation et d’exportation créés par les cartels de la drogue pour envahir de manière massive les marchés européens, américains et asiatique, réorganiser les marchés locaux de redistribution des stupéfiants, enraciner les gangs locaux, infiltrer l’appareil d’Etat en y construisant des réseaux de protection insoupçonnés et en organisant de manière méthodique des circuits de blanchiment grâce à la complicité de certaines banques et de certains agents chargés de la répression.
Ce travail de pénétration des cartels de la drogue dans notre pays ne peut se faire sans des complicités de haut niveau dans les sphères de la défense et de la sécurité nationale. Cette situation rappelle dangereusement les exemples dramatiques de la Guinée Bissau et de la Guinée Conakry devenus pratiquement des narco-Etats.
Les narco trafiquants et leurs complices ont pour ambition essentielle la main mise sur l’appareil d’Etat des pays du tiers monde. La mal gouvernance, l’impunité, la corruption économique et politique, la recherche effrénée de l’argent et du pouvoir qui caractérisent les dirigeants actuels de notre pays constituent aujourd’hui les causes essentielles de la pénétration du narco trafic.
Mais Il y’a aussi et surtout l’absence d’une réelle volonté politique de l’Etat, sa faiblesse structurelle et organique dans la lutte contre le crime organisé, la connexion de plus en plus ouverte entre certains éléments de l’Etat qui ont pour mission de garantir la conscience morale de la nation contre la corruption avec les criminels de tout acabit, le règne de l’impunité et de l’irresponsabilité, la dérive de la justice et son instrumentalisation par les seigneurs du crime.
S’y ajoute le phénomène de la mondialisation qui a permis aux différentes mafias de rehausser leur niveau de préparation dans les opérations financières grâce à la technologie en matière informatique, la libéralisation du commerce mondial, la transmission d’informations par Internet…
Devant cette situation, le Parti SADI :
 Demande aux autorités maliennes de rompre le silence qu’elles observent depuis la révélation de cette ténébreuse affaire qui porte un sérieux coup à la réputation et à la crédibilité du Gouvernement du Président Amadou Touré qui s’est toujours accoutumé à la politique de l’Autruche pour marquer son embarras et sa gêne devant les scandales qui se multiplient dans le pays ;
 Exige la constitution d’une Commission d’enquête parlementaire pour élucider les zones d’ombre de cette affaire rocambolesque et donner de larges informations à notre peuple qui a besoin de savoir ce qui s’est réellement passé.
Cette commission doit situer les responsabilités de tous ceux qui sont chargés de la défense et la sécurité de notre pays et prendre des mesures à la dimension de la violation de notre territoire, de notre dignité et de notre quiétude. Il ne fait aucun doute que mener une opération de cette envergure et près d’une localité où se trouve un important cantonnement de la Gendarmerie Nationale, les trafiquants ont bénéficié de complicités.
 Appelle le Gouvernement à engager une réflexion profonde pour définir une stratégie claire au plan national dans la lutte contre le narcotrafic afin de préserver et garantir une vie saine et un avenir meilleur à notre jeunesse qui aura pour mission de conduire les destinées de notre pays.
Bamako le 25 novembre 2009 Le Bureau National
Le Secrétaire à la Communication
Nouhoum Keita
27 Novembre 2009.

17 octobre 2009

Les racines féodale et Françafricaine de la bourgeoisie semi-coloniale africaine



Ferñent / M.T.P-S
Ferñent / Mouvement des Travailleurs Panafricains-Sénégal
« Union libre des peuples libres d’Afrique. Solidarité internationaliste des travailleurs »
Téléphone 77.371.97.49. Email : fernentmtps@yahoo.fr

Beaucoup s’étonnent de la tendance actuelle à la monarchisation des pouvoirs africains. Les fils Eyadéma, Bongo, Khadafi, Wade illustrent cette tendance à la préservation du pouvoir au sein d’une famille non plus seulement politique mais biologique. Il s’agit ici d’un greffe féodale, celle de l’ancien régime Africain d’avant la colonisation, sur le nouveau régime semi-colonial Françafricain issu du régime colonial lui même. Les bourgeoisies semi-coloniales Africaines ont lié leur sort à la domination impérialiste et donc de dictatures militaires et civiles des années 60/70/80, elles vont s’intégrer et s’adapter à la nouvelle restructuration multipartiste impulsée à la fin des années 80 suite aux « conférences nationales ». La particularité de cette ère multipartiste réside dans le fait qu’elle a été la conséquence politique du triomphe de la pensée unique libérale, celle des plans d’ajustement structurel, celle de la dévaluation des monnaies nationales, notamment du franc cfa et des privatisations qui se poursuivent encore aujourd’hui du patrimoine économique national. Un des graves effets du triomphe du libéralisme a été la grave dépolitisation d’une partie de la jeunesse africaine universitaire, individualisée, affairiste et dépouillée de tous sentiments patriotiques, dont les fils Eyadéma, Bongo, Wade sont les purs produits caricaturaux. Il n’échappera pas ainsi à l’observateur attentif que la monarchisation Wadiste en cours est consécutive à la fois de ce bradage des biens nationaux et de celui en cours des terres urbaines et rurales. S’approprier le pays en se donnant le droit de vendre les terres est une caractéristique de la bourgeoisie Françafricaine dont la base sociale est à la fois féodale, ethnique ou religieuse et capitaliste. Il existe même une alliance panafricaine de cette bourgeoisie aux contours idéologiques et économiques Françafricains qui se soutiennent mutuellement. C’est le cas selon certaines sources entre les fils Eyadéma, Bongo et Wade, etc,. L’impérialisme Français a manifestement choisi d’intégrer ce panafricanisme féodalo-bourgeois monarchisant dans sa stratégie de préservation du pré-carré Françafricain complément du dispositif qui consiste à intervenir militairement pour imposer ses proconsuls comme au Tchad ou à organiser des putschs électoraux comme au Niger (AREVA) et au Gabon (Total). L’expérience ratée d’une succession politique Françafricaine à l’Ivoirienne qui a conduit à la séparation de fait du pays en zones contrôlées par le pouvoir issu des urnes et par les ‘rebelles’ avec à la clef l’intervention militaire Française contre le pouvoir légal est certainement un facteur explicatif de l’évolution vers la monarchisation Françafricaine en cours. C’est là un nouvel arsenal de l’impérialisme Français pour préserver sa sphère de domination semi-coloniale en Afrique.

Par DIAGNE Fodé Roland, membre de Ferñent / Mouvement des Travailleurs Panafricains – Sénégal

16 octobre 2009

Le Parti SADI ( Mali ) à propos de la Situation en Guinée



Le 28 septembre 2009, une manifestation des partis politiques d’opposition dans le principal stade de Conakry s’est terminée dans un effroyable bain de sang avec plusieurs dizaines de morts et plus d’un millier de blessés.
Le Parti SADI condamne avec vigueur cette tragédie du 28 septembre qui traduit le manque d’imagination et d’intelligence des dirigeants du CNDD et leur incapacité notoire à mener une transition démocratique dont la tâche fondamentale et essentielle doit consister à poser les bases d’un nouvel Etat, à construire une nouvelle perspective politique de changement pour penser les blessures et les traumatismes d’un peuple réduit au silence et à la misère.
Pour le Parti SADI, cette situation est aussi le résultat des ingérences extérieures notamment celle de la France sur fond de manupulation grotesque et d’instrumentalisation de certains acteurs politiques guinéens et des médias occidentaux. Les propos tenus par le Ministre Français des Affaires Etrangères dimanche sur des chaînes de télévisons françaises appellant à une intervention internationale en Guinée sont révélateurs de l’attitude de la France dans la crise politique que vit ce pays.
Après avoir usé de tous les superlatifs possibles pour qualifier les horreurs du régime le 28 septembre dernier, qui dépasseraient celles de Idi Amin Daddah en Ouganda ou de Pinochet dans un stade de Santiago au Chili en 1973, Bernard Kouchner a décrété avec fracas qu’il « n’est plus possible de travailler avec la junte » multipliant au passage des propos mensongers et invraisemblables pour émouvoir l’opinion publique française et justifier une intervention armée.
Ce dont la Guinée a besoin en ces moments douloureux, c’est l’ouverture du dialogue, de négociations crédibles pour arriver à dessiner les contours d’une transition démocratique avec les forces politiques, militaires, syndicales et sociales du pays. La CEDEAO en désignant le Président Blaise Compaoré comme Médiateur, a compris cette urgence.
Sinon comment comprendre que la France affiche publiquement son hostilité et son rejet de la candidature d’un putchiste en Guinée alors qu’elle a soutenu celle du Général Abdel Aziz en Mauritanie lequel a même bénéficié des « conseils » du Premier Secrétaire de l’ambassade de France à Nouakchott Jean Michel Antonna ? Où était Bernard Kouchner quand la soldatesque de Idriss Deby profitait de la rentrée de la rébellion à N’Djamena et de l’appui de l’armée française à son pouvoir moribond pour organiser froidement l’élimination de ses opposants ? A ce jour on n’a toujours pas les nouvelles d’un opposant tchadien dont les témoignages ont établi qu’il a été enlevé par les éléments de la garde rapprochée de Deby.
Quelle a été l’attitude de la France au Togo, au Gabon au Congo-Brazaville où les pouvoirs se constituent comme des patrimoines familiaux et où les opposants sont réduits au silence et où le jeu politique dans ces pays est verrouillé et sans possibilité de changement pacifique et crédible à travers les urnes?
Que signifie la nouvelle politique de « rupture » tapageusement exprimée par Nicolas Sarkozy lorsque les entreprises françaises sont mises sur orbite par ces régimes moribonds et corrompus comme gage de fidélité ? AREVA au Niger, Elf au Gabon, Vincent Bolloré ami du Président qui obtient la gestion du Port de Pointe Noire l’unique port maritime du Congo-Brazaville et porte d’entrée de l’Afrique Centrale. Ce Bolloré lorgne à présent du côté du Chemin de Fer Congo Océan !
Le Parti SADI exprime son adhésion à la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale pour situer les responsabilités des évènements du 28 septembre à Conakry.
Exprime sa sympathie et sa compassion aux familles des victimes ainsi qu’aux blessés de ces évènements malheureux.
Exprime son soutien à une solution politique et diplomatique de la crise qui préserve la paix civile en Guinée et qui pose les fondements d’une stabilité politique et institutionnelle en dehors des schémas néocoloniaux et paternalistes.
Bamako le 5 octobre 2009
Le Bureau National

7 octobre 2009

La Guinée dans la tourmente


Les massacres perpétrés par une armée au service de la dictature de Dadis Camara, lundi 28 Septembre 2009 à Conakry, créent une situation politique nouvelle. Les forces vives, qui regroupent partis d’opposition et syndicats, refusent désormais toutes solutions qui intégreraient, de quelque manière que ce soit, la junte militaire, mais cette dernière n’entend pas laisser le pouvoir. Cette situation ouvre une ère d’instabilité en Guinée
A la mort de Lansana Conté, le 23 décembre 2008, la prise du pouvoir par Dadis Camara, a été appréciée de façon contradictoire à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
A l’extérieur, un jugement négatif prévaut. L’Union Africaine suspend la Guinée de son organisation le 29 décembre, la communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) fait de même quelques jours après lors de son sommet extraordinaire à Abuja, le 10 janvier 2009. L’Europe voit cette prise de pouvoir avec méfiance, tout comme les USA qui menacent de suspendre leur aide. Au niveau international, on considère qu’il y a une rupture constitutionnelle. En effet, la Loi prévoit que c’est au Président de l’Assemblée Nationale de succéder au Président de la République et d’organiser les élections dans les 60 jours qui suivent la vacance du pouvoir. Rapidement se mettra en place un Groupe de contact international afin de pousser la junte militaire à rendre rapidement le pouvoir aux civils en organisant des élections libres et démocratiques.

En Guinée, l’arrivé de Dadis Camara au pouvoir avait représenté un espoir. Les populations brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Fini le règne du mensonge, bienvenue a Obama junior ! », « 15 ans, 15 000 francs (guinéens) le sac de riz ! » . Cet état d’esprit se reflétait dans les premières déclarations des organisations guinéennes. Il n’y avait aucune condamnation des partis politiques d’opposition rassemblés dans la -coalition des forces vives pour le changement- et -l’alliance nationale pour l’alternance démocratique- qui déclaraient : « Les partis signataires invitent vivement le CNDD à mettre d'urgence en place une structure gouvernementale qui réponde aux aspirations profondes du peuple de Guinée » .
Les organisations syndicales n’étaient pas en reste. Rabiatou Diallo, Secrétaire général de la CNTG faisait une appréciation positive du coup d’état « Il faut se féliciter, car mieux vaut tard que jamais. L’intercentrale avait lutté pour le changement. Et tous les points évoqués par l’armée aujourd’hui, tout le peuple et le monde entier savent que ces points figurent dans les revendications de l’intercentrale. Nous avons prôné ce changement. Si l’armée prend aujourd’hui le pouvoir et essaye d’aller vers ce changement, on ne peut que s’en réjouir.. » Et la société civile jugeait : « Nous pensons qu'il y a là une vraie occasion d'ouvrir le dialogue national et de reconstruire notre pays » De toutes les organisations guinéennes, certaines positions étaient plus prudentes que d’autres, mais toutes rejetaient la solution constitutionnelle. D’abord le mandat de l’Assemblée Nationale était terminé depuis septembre 2007, et donc son Président Aboubacar Somparé ne pouvait légalement assurer la transition, mais surtout, confier le gouvernement de transition à Somparé revenait à donner le pouvoir à un proche de la dictature de Lansana Conté.

Les discours de Dadis Camara avaient entretenus pendant quelques mois l’état de grâce ; il parlait de lutte contre la corruption, contre le trafic de drogue et contre ceux qui pillaient le pays et affamaient les populations. Il apparaissait dans des émissions de télé faisant avouer aux anciens dignitaires du régime leurs forfaitures. Lors des premiers jours de son coup d’état, il s’était engagé, au nom de toute la junte, à rendre le pouvoir aux civils, à instaurer la démocratie et à faire en sorte qu’aucun des membres de la junte ne puisse se présenter aux élections présidentielles.
Ces annonces semblaient ouvrir la voie à une démocratisation du pays où Camara aurait joué un rôle de juge et d’arbitre dans les élections garantissant ainsi la sincérité du scrutin.
Mais hélas, un autre scénario s’est produit qui entre dans la logique du rôle que l’armée joue dans ce pays.

L’héritage de Sékou Touré

La Guinée, conduite par Sékou Touré, était le seul pays qui avait obtenu son indépendance en 1958 contre la volonté de la France. Celle-ci cessa ses relations diplomatiques en 1965 et n’eut de cesse, du moins au début, que de déstabiliser le régime, comme l’illustre la tentative de débarquement d’exilés guinéens, appuyés par les portugais, ou par des tentatives de meurtre. Cela poussa Sékou Touré à soutenir une armée, comme socle de son pouvoir, à organiser des purges qui feront des dizaines de milliers de morts ceci dans le but de prévenir des vrais et des faux complots et à se rapprocher du bloc soviétique qui ne sera pas un exemple en matière de respect des droits humains.
Le successeur de Sékou Touré, Lansana Conté, lui-même colonel, arriva au pouvoir en 1984 par un coup d’état en installant un conseil militaire et proclama la rupture avec le régime précédent.
Lansana Conté s’appuyait sur l’armée mais fut confronté à des tentatives de coup d’état ou de mutineries. Conscient qu’en perdant l’appui de l’armée, il perdait le pouvoir, il accepta les exigences des militaires. L’état subventionnait 90 % du prix du riz pour les soldats, les promotions d’officiers étaient largement octroyées au point de se retrouver à un ratio d’un officier pour trois soldats (alors qu’en moyenne, dans les autres armées, le ratio est de un pour dix. ) et surtout il assurait l’impunité aux soldats.

En 2006, puis en janvier/février 2007, les différents corps de l’armée menèrent une répression sanglante des manifestations qui avaient lieu dans tout le pays ; on déplora plus d’une centaine de morts ainsi que 1500 blessés. Beaucoup de témoignages firent état de soldats débusquant des gamins cachés pour les exécuter de sang froid. Ils n’hésitèrent pas à saccager la bourse du travail et molester les dirigeants syndicaux.

En 2008 ce furent les militaires qui descendirent dans les rues de la capitale avec leurs armes tirant sur la foule et occasionnant une centaine de blessés. Une fois leurs revendications acceptées, notamment celle pour un rappel de salaire de 1140 dollars, ils matèrent avec férocité des policiers qui tentaient de les imiter. Sous la direction de Pivi Coplan, ils tuèrent deux policiers et pillèrent le camp de police du quartier Cameroun de Conakry, volant mobiliers et appareils ménagers. Pivi Coplan que l’on retrouvera au côté de Dadis Camara dans la junte.
Ce fut une armée déliquescente, corrompue avec des comportements de milice qui vivait sur le dos des populations, mais qui bénéficiait de la coopération avec l’armée française jusqu’au massacre du 28 novembre.


Une situation délétère

Il est difficilement compréhensible que Dadis Camara, avec sa junte militaire, puisse être acclamé alors qu’un an auparavant cette même armée faisait plus d’une centaine de mort lors de la grève générale de 2007, sauf a accepter le désarroi d’un peuple qui n’a aucune autre alternative.
Car la force de Dadis Camara était de se présenter comme l’homme qui allait tout changer et sauver le pays. Certes, il aurait été plus crédible si le coup d’état avait eu lieu au moment de la répression contre les masses par un régime finissant aux abois. Dadis Camara aura été jusqu’au bout un fidèle de la dictature de Lansana Conté et a joué les négociateurs lors des dernières mutineries. D’ailleurs à aucun moment il n’a critiqué le dictateur, estimant qu’il était seulement mal entouré et mal conseillé.

Après la mort de Lansana Conté, une course de vitesse s’est engagée entre, d’un coté le clan de l’ancien dictateur représenté par le Général Diarra Camara (chef d’Etat Major), le vice-amiral Ali Daffé (ancien chef d’état-major de la marine nationale) et son adjoint, le contre-amiral Fassiriman Traoré et, de l’autre côté, par le capitaine Dadis Camara, Pivi Coplan et Sekouba Konaté. La victoire de Dadis Camara tient au rôle qu’il avait joué comme porte parole des soldats lors des mutineries. Cette popularité lui avait permis de regrouper une armée qui connaissait en son sein de multiples divisions s’ordonnant autour des grades, des corps d’affectation ainsi que sur des questions d’appartenance communautaire. Camara s’est affronté à la plupart des généraux, dont une vingtaine fut mise à la retraite. Ce qui lui avait permis de bénéficier du soutien des officiers qui voyaient là une occasion de passer officiers supérieurs et du soutien de la troupe qui a toujours suspecté les généraux de détourner une partie des leurs soldes.

La faiblesse des partis politiques est patente en Guinée ; la plupart de ces organisations représentent plus une communauté qu’une idéologie avec un programme clairement établi. L’absence de crédibilité s’est révélée lorsqu’il a fallu opposer un front commun à la junte. Ils ont été incapables de s’unir pour présenter une alternative crédible de transition démocratique.
Les seules organisations qui sont audibles et combatives et qui représentent l’ensemble des populations, dans leur diversité d’origine, sont les organisations syndicales. Elles ont réussi à mener, dans des conditions très difficiles, des grèves générales unifiant l’ensemble de la population sur des revendications visant à améliorer des conditions de vie extrêmement précaires, mais aussi des revendications politique contre la corruption et pour la défense des libertés. La Guinée, qui est pourtant un pays riche en minerai, notamment bauxite, fer et or et qui possède un accès à la mer, est classé 160e sur 174 pour l’indice de développement humain et l’espérance de vie est de 56 ans !

Le 28 septembre le tournant

Après quelques mois, les militaires de la junte s’étaient confortablement installés au pouvoir, détournant les fonds publics à leur profit, plaçant leurs hommes de confiance dans les principaux postes. Dadis Camara, de manière de plus en plus explicite, préparait sa candidature pour l’élection présidentielle en interdisant tous les rassemblements de l’opposition, autorisant seulement les activités politiques de ses seuls partisans autour du mouvement DDR (Dadis doit rester)
C’est contre cette dérive que l’opposition a appelé à un meeting au plus grand stade de Conakry. L’armée est intervenue, conduite par le ministre de la Sécurité et l’aide de camp de Camara, le lieutenant Toumba, en tirant, à bout portant, sur les manifestants, en violant les femmes et en tabassant les dirigeants de l’opposition. Beaucoup de témoins font mention de la présence de miliciens du Liberia. A ce jour il est fait état de 157 morts et de milliers de blessés.
Ce massacre perpétré sera un tournant pour le pays. Il décrédibilise, pour longtemps, les militaires qui se prétendaient sauveurs du pays. L’attitude de Camara a démontré qu’il n’y avait rien à attendre de cette armée et que son comportement brutal vis-à-vis de la population n’était pas seulement une question de dirigeants ou bien de circonstances. Dans sa pitoyable tentative pour se dédouaner, Camara pointe une vérité : l’armée devient incontrôlable, mais seulement il oublie de dire qu’il en a été largement responsable en ayant favorisé une politique d’impunité. En effet, l’association Human Right Watch avait déjà averti le chef de l’Etat, en avril dernier, des nombreuses exactions de soldats allant de l’extorsion de fond à des crimes bien plus graves comme le viol. Dans tous les cas aucune action judiciaire n’a été menée à l’encontre des soldats fautifs. Dadis Camara a aussi intégré des centaines d’homme de la région dite des forêts, à la frontière du Libéria dont il est issu accentuant ainsi encore plus la déliquescence de l’armée.

Aujourd’hui, l’opposition est unie pour refuser toute union nationale avec la junte et exiger son départ ; elle appelle également à une intervention extérieure armée qui protégerait la population de son armée. Cette exigence est largement partagée, cependant elle pose plus de problèmes qu’elle n’en règle.

Il est peu probable que les pays occidentaux l’acceptent. De plus leurs interventions n’ont jamais réussi à régler quoique ce soit, comme l’attestent les récents exemples du Darfour ou même de la République Démocratique du Congo où les libertés et les respects des droits humains sont gravement remis en cause. Une participation de la France, à cette force, aurait quelque chose d’inconvenant, elle qui a maintenu pendant des décennies une relation étroite avec l’armée Guinéenne

L’autre solution, qui serait une intervention d’une force africaine, peut aboutir dans un face à face qui risquerait de dégénérer et dont la population ferait une fois de plus les frais. Les expériences de l’ECOMOG (force armée de paix de la CEDEAO) dans les années 2000 au Libéria et en Sierra Leone, montrent de graves violations des droits humains, y compris sur les populations civiles, dont se sont rendus coupables ces soldats de l’ECOMOG. Et en Guinée-Bissau cette dernière n’a pas empêché le coup d’état militaire. L’exemple des Comores, où des troupes de l’Union Africaine sont intervenues contre le coup d’état de Mohamed Bacar n’est pas probant car l’armée à Anjouan était, en nombre et en armement, infiniment inférieure à celle de Guinée.
Une intervention armée des forces africaines créerait une situation de guerre. Il existe un vrai risque que Dadis Camara, avec une partie de l’armée renforcée de miliciens libérien du LURD, se réfugie dans la région de la Guinée forestière et mène une guerre civile. Cette situation serait peu propice aux luttes et au contrôle des populations sur la structure de pouvoir de transition qui serait mis en place.

Reste que la construction d’une mobilisation populaire, en profondeur, demeure la solution la plus crédible qui permettrait aux populations de conforter leur unité au-delà des communautés et de préparer une alternative politique et sociale qui tiendrait compte de ses besoins immédiats. Les guinéens, notamment avec leurs organisations syndicales, mais aussi avec les structures locales rassemblant les jeunes, les femmes, les paysans, etc… seraient des points d’appui dans cette lutte.

Plus qu’une intervention militaire, la lutte de tout un peuple peut, par le rapport de force créé ainsi que par des pressions internationales, enrayer les actions de l’armée.
Déjà en 2007 lors de la grève générale certaines villes n’avaient encouru aucune répression des manifestions, non que les forces armées soient plus démocrates ou plus humanistes, mais simplement parce que les soldats avaient reçu des menaces de représailles suffisamment explicites pour que les soldats s’abstiennent de toutes violences.

Notre solidarité participe au rapport de force en faveur des populations. La lutte doit être menée pour parvenir à l’isolement international de la junte, jusqu'à son départ. L’exigence de la libération des prisonniers lors des manifestions du 28 septembre. La création d’une commission d’enquête.
La structuration syndicale, importante en Guinée, doit permettre des parrainages, des jumelages avec les syndicats des autres pays. Il faut œuvrer dans ce sens.

Paul Martial

Le 04/10/09

30 septembre 2009

Guinée: Communiqué du NPA. Répression sanglante en Guinée Conakry.


L'armée s’est rendue coupable d’un véritable carnage, lundi 28 septembre, à l'encontre des manifestants qui exigeaient que le putschiste Dadis Camara, soutenu par P. Balkany grand ami de N. Sarkozy, tienne sa parole et s’abstienne de briguer un mandat présidentiel. Plus d’une centaine de morts et plus d'un millier de blessés : c'est le terrible bilan d'une répression impitoyable.

Le dirigeant de la junte militaire, Dadis Camara, qui ose parler de «bousculade», a pris le pouvoir le 23 décembre 2008 juste après la mort du Lansana Conté. Il s’était présenté comme l’«homme providentiel» pour la Guinée, expliquant que sa prise du pouvoir était motivée par la volonté d’éviter une guerre civile entre les différentes ethnies qui peuplent la Guinée. Depuis, de virtuel sauveur, Dadis Camara s’est transformé en réel saigneur de son peuple, que ce soit, en retardant sans arrêt le processus de transition démocratique et en menant une politique de plus en plus autoritaire, ou, aujourd’hui, en utilisant l’armée pour réprimer des manifestations populaires.

Le NPA soutient toutes les initiatives et propositions des organisations progressistes et démocratiques, s'opposant au régime autoritaire de Dadis Camara, comme le démantèlement de la garde présidentielle, la mise en place d'une commission d'enquête et d'élections libres et démocratiques.

Montreuil le 29/09/09.

5 septembre 2009

Gabon: Communiqué du NPA

Mascarade électorale au Gabon.

Après moult tergiversations et retards, Ali Bongo, le fils du dictateur défunt, a été déclaré élu président de la république par la commission électorale nationale.

La présence renforcée de l'armée dans les rues de Libreville ces derniers jours et la répression violente des partisans d'autres candidats avant l'annonce même des résultats laissaient deviner le résultat final.

De nombreux témoignages font état de très nombreuses irrégularités et falsifications conduisant à remettre en question la validité des résultats.

La réaction indignée, les protestations et manifestations de nombreux gabonais témoignent d'une lassitude et d'un rejet vis-à-vis d'un clan politique symbole de la Françafrique.

N'oublions pas qu'une plainte déposée en France sur « les biens mal acquis » concerne également Ali Bongo.

Et de fait, malgré les dénégations du gouvernement français, le fils d'Omar Bongo a bien été soutenu en sous-main par le gouvernement Fillon, sans doute au nom des intérêts économiques profonds qui font du Gabon un réservoir de ressources naturelles et de profits pour les entreprises françaises, en premier lieu Total.

Pour le NPA, l'élection qui vient de se dérouler n'est qu'une mascarade électorale. C'est pourquoi, il soutient les mobilisations des gabonais contre un coup d'état électoral qui a confisqué les aspirations à choix démocratique après 40 ans de dictature d'Omar Bongo.

Le 4 septembre 2009.

2 septembre 2009

Sénégal: Déclaration de Yoonu Askan Wi

YOONU ASKAN WI /Mouvement pour l’Autonomie Populaire
Permanence nationale : HLM Grand Yoff, villa n°218, Dakar
Site Web : www.yoonuaskanwi.org
E-mail : yawdpn@yoonuaskanwi.org


DECLARATION DU SECRETARIAT DE YOONU ASKAN WI :
LEURS VACANCES, NOTRE CALVAIRE

Est il acceptable, pour un Etat organisé et responsable, de laisser pourrir des conflits potentiellement explosifs, dans le laxisme voire le mépris et le pilotage à vue, jusqu’à en arriver à faire fermer une radio et une télévision, WAL FADJ’RI en l’occurrence, qui contribuent indéniablement à la création d’emplois et à l’effectivité du droit du citoyen à l’information ? Quitte pour cet Etat à se dédire en prenant une décision de justice, pour ensuite ordonner le contraire par une autre décision de justice, dans l’espace de moins d’une semaine ? Quand l’incompétence et la déliquescence règnent au plus haut sommet de l’Etat, gouvernance rime inévitablement avec incohérence. Souvenons- nous : est- il supportable de voir des artistes illustres finir leur vie dans le dénuement, la maladie et la misère, à l’image de Pape SECK, Aminta FALL, Nduaga MBAYE, Laba SOSEH, Makhourédia GUEYE et tant d’autres ? Les artistes sont des travailleurs culturels, c'est-à-dire aussi des milliers et des milliers de travailleurs tout court. Les droits d’auteur représentent en quelque sorte le salaire différé des artistes, qui doivent pouvoir vivre des fruits de leur création. La nation entière leur doit une reconnaissance méritée, ces ambassadeurs qui contribuent dignement à assurer le rayonnement du Sénégal un peu partout à travers le monde. Respecter les droits d’auteur et les payer aux artistes relève du principe, de la justice et du bon sens.

Est- il aussi acceptable que dans un Etat qui se dit de droit, les travailleuses et travailleurs d’AFRICAMER puissent rester 49 mois sans être payés par un employeur, qui se prévaut de protections au plus haut sommet pour agir ainsi impunément ? Est- il acceptable qu’un journaliste, Abdou Latif GUEYE, reçoive des menaces de mort parce que simplement, dans le respect des règles d’éthique et de déontologie de sa profession, il a ‘’osé’’ révéler, au nom du combat citoyen pour la transparence et la gestion vertueuse des deniers publics, les vérités qu’il fallait sur les « contes et mécomptes de l’ANOCI », ce gouffre à milliards d’agence, dirigée par le fils du Président de la République et ci devant Ministre d’Etat ? ‘’Wiiri wiiri jaari ndaari’’, Monsieur Karim WADE n’échappera pas : aujourd’hui ou demain, il rendra obligatoirement des comptes au peuple sénégalais. Par ailleurs, sauf à confondre l’Etat avec la personne des autorités, signe d’un totalitarisme rampant, est- il acceptable de convoquer des journalistes à la Division des Investigations Criminelles (DIC) pour avoir écrit que des filles de ministres seraient mêlées à une banale affaire privée de coups et blessures portée devant le tribunal, alors qu’un simple démenti dans le même journal aurait amplement suffi si besoin était ?

Il faut le dire, c’est à la fois une faute économique lourde, une insouciance politique grave et un mépris social révélateur, nourris par un mimétisme culturel tenace, que de voir nos dirigeants, ceux d’un pays sahélien à prédominance agricole, fortement tributaire des aléas climatiques liés en particulier à l’hivernage, calquer leurs vacances sur celles de leurs ‘‘amis’’ des pays européens, la France notamment. « PAS DE VACANCES GOUVERNEMENTALES PENDANT L’HIVERNAGE » devrait être pourtant une mesure de bon sens pour des autorités tant soit peu soucieuses du développement réel du Sénégal et du sort de ses populations meurtries, d’autant que l’expérience des intempéries et calamités répétitives tout le long des hivernages de ces dernières années est suffisamment éloquente pour qui veut bien entendre les cris de détresse du peuple souffrant.

Les délestages intempestifs devenus des privations endémiques d’électricité, au grand désarroi des ménages et des entreprises, les inondations récurrentes dans la banlieue de Dakar et dans diverses autres localités du pays, ne font que traduire l’échec d’un pouvoir qui n’a réussi qu’à aggraver les tares héritées de l’ancien régime, privilégiant ses lubies propres, ses complexes de grandeur, son enrichissement personnel et rapide au détriment des vraies priorités des populations. Et de grâce qu’on cesse d’accuser ces braves populations d’être elles mêmes la cause de leurs malheurs du fait d’occupations et de constructions irrégulières ! Un exemple : sur les 15 Unités des Parcelles Assainies de Keur Massar, 12 pataugent dans les eaux, et pourtant il s’agit là de terrains lotis et viabilisés, de cités construites et mises en vente, par l’Etat, par le biais de la SNHLM, sans plan d’assainissement véritable, sans système d’égouts ni réseaux d’évacuation des eaux pluviales. Peut on espérer régler durablement le problème des inondations ou des privations d’électricité dans l’improvisation ou le par à coups à la ‘’bëcëg juroom’’, c'est-à-dire sans une stratégie globale d’assainissement, sans un programme d’approvisionnement maîtrisé en combustibles, àmoyen et long terme ?

En vérité, au regard des graves périls qui pèsent sur le Sénégal, ceux qui méritent de passer devant la DIC, ne sont autres que les principaux dirigeants de ce pays : pour le salut de nos concitoyens et concitoyennes, ils doivent être démis de leurs fonctions, jugés et punis pour incompétence et incurie, non assistance à peuple en danger et pillage des ressources nationales. Toutes les énergies doivent être tendues vers la réalisation de cet objectif : il y va, ici et maintenant, du sort des générations présentes et à venir.

Fait à Dakar le 1er Septembre 2009

Le Secrétariat de Yoonu Askan Wi

Contact : Madièye MBODJ, porte parole national / Tél : 22177 644 18 30

31 août 2009

Congo-B : Communiqué FCD : Emmanuel Ngouolondélé et Ange Edouard Poungui‏

Communiqué sur la situation de violation des libertés de circuler

REFLEXE PAVLOVIEN

Coup sur coup, d'anciens caciques du PCT, compagnons de route de Sassou Nguesso devenus opposants au régime, Emmanuel Ngouolondélé et Ange Edouard Poungui , viennent d'être interdits de sortie du territoire sans explication aucune. Une véritable lettre de cachet. L’écho de ce déni de droit commençant à prendre quelque ampleur, les raisons successivement avancées par le régime à l’appui de ces maintiens à domicile forcés sont au diapason de sa réputation de république bananière.
Il ne se serait agi que d’une « mesure générale concernant tous les hommes
politiques pour leur permettre d'assister à la fête de l'indépendance » (sic) habilement couplée avec la date de prestation de serment du « roi du Congo » !
Un mois plus tôt en effet (12 juillet 2009), Sassou était « largement plébiscité» par des congolais trop heureux de le porter à leur tête pour un second mandat de 7 ans après qu’il en ait épuisé 25. Vingt cinq ans de régression forcenée.
Un tel prétexte prêterait à sourire s'il ne symbolisait le quotidien des
Congolais. A l’instar de l’ancien régime, les Congolais ont en effet un devoir absolu vis-à-vis du souverain : ne contester sous aucun prétexte, ni sa personne, ni sa politique, ni son régime. En contrepartie, ses heureux sujets ont tous les droits, en particulier celui de se taire. Emmanuel Ngouolondélé et Ange Edouard Poungui peuvent donc s’estimer heureux. En d’autres temps ou plutôt de leur temps, ils croupiraient dans les geôles du régime au pain sec. Là, ils peuvent à loisir écumer les rues de Brazzaville et cogiter sur le crime de lèse majesté perpétré. La magnanimité de Sassou n’est donc pas un vain mot. Et puis diantre, qu’iraient-t-ils faire à l’étranger alors qu’il fait si bon vivre au Congo ? Alimenter la propagande anti-Sassou ?
Aux dernières nouvelles, nos bannis feraient l’objet d’une enquête de police à la suite de la manifestation (vite réprimée) de protestation de l’opposition contre l’élection usurpée de Sassou. Rappelons que selon les observateurs indépendants, moins de 10% des électeurs auraient pris part à ce simulacre d’élection ! Inadmissible pour le roi du Congo outré de l’indocilité de ses sujets bien aimés. Emmanuel Ngouolondélé et Ange Edouard Poungui constituent donc de parfaits boucs-émissaires. Car il en faut dans ce régime sans assise populaire véritable. Sitôt bannis, le souverain s’en est allé prendre quelques jours de repos bien mérités dans sa résidence princière de Marbella, en Espagne.
Point de désinvolture dans cette attitude, mais la manifestation d’un mode de fonctionnement bien rodé. Répression et distance pour mieux apprécier les réactions nationales et internationales avant toute mesure de clémence ou de durcissement.
C’est ici le lieu pour la FCD de dénoncer le régime dictatorial et liberticide de Sassou Nguesso. Les Congolais à qui il a promis un « changement de cap profond afin d’approfondir la démocratie congolaise » lors de son discours d’investiture sont prévenus. La démocratie s’arrête à la périphérie de son pouvoir. Il est le « CHEF » et entend le rester. Or, « un CHEF ça se respecte » dixit Sassou. Toute attitude de défiance à son égard lui est donc insupportable et mérite sanction. Réflexe purement pavlovien donc que le sien. Et il en sera
ainsi en l’absence de sursaut citoyen. Les Congolais doivent être plus audacieux s’ils veulent obtenir quelque chance de briser le joug de la dictature et se donner un avenir. La désertion massive des urnes en 2007, 2008 et 2009, montre qu’ils sont prêts. Sassou le sait et s’activera pour sa part à contenir la vague qui monte. Répression, corruption, menaces, distillation de la peur, instrumentalisation et manipulation des ethnies ses armes de prédilection, sont affutées. Se résigner (il n’attend que ça) c’est se condamner à être spectateurde sa vie.
Or, le CHEF (selon l’acception de Sassou) ça règne à vie et seule la mort peut y mettre un terme. Ministre de la Défense et de la Sécurité depuis 1975, il a déjà épuisé une génération et serait bien capable de venir à bout d’une deuxième si on n’y prend garde. Un scenario des plus funestes. Unis, ce scenario d’épouvante a peu de chance de prendre corps. Là est en effet l’avenir. Par delà les partis politiques qui ont largement montré leurs limites, les Congolais doivent œuvrer
à la construction de ce lien indispensable à la défaite de Sassou, de ses sbires et de ses alliés.
C’est pourquoi, joignant sa voix à tous les démocrates, la FCD exige qu’il soit immédiatement mis un terme aux mesures arbitraires d’interdiction de sortie et autres qui frappent E. Ngouolondélé et A.E. Poungui. Obsédé par la seule ambition qui ait vraiment du sens à ses yeux : conserver le pouvoir ad vitam aeternam, Sassou il faut le savoir, ne fera de cadeau à personne.

Paris le 29 août 2009
Contact : Olivier Bidounga 0622215044
Benjamin Moutsila 0683121292

28 août 2009

DECLARATION SUR LA RECHERCHE DE LA PAIX EN CASAMANCE

Le Secrétariat du Parti de l’Indépendance et du Travail a hautement apprécié la confiance qu’une délégation de « Socio cultures et du MFDC » lui a témoignée lors de la réunion de travail qu’ils ont tenue au domicile de Amath Dansokho, Secrétaire Général du Parti.Le Secrétariat s’est surtout réjoui de leur volonté exprimée de travailler en étroite collaboration avec notre Parti dans la recherche de la « paix définitive et maintenant en Casamance ».
Ce choix porté sur notre parti est la reconnaissance de la lutte inflexible que notre Parti et notre Secrétaire Général Amath Dansokho n’ont jamais cessé de mener contre l’option militariste du Pouvoir et sa politique de division des rangs du MFDC, et de corruption de ses membres les plus fragiles, dans l’espoir insensé d’obtenir la reddition des maquisards, à la place d’une véritable politique apte à créer des conditions acceptables de négociations et de reconstruction de la région.
L’option du Pouvoir, qui est devenue un véritable obstacle à la paix en Casamance, s’exprime aussi par sa volonté obstinée d’exclure du Processus de paix, tout Sénégalais non originaire de Casamance, tout Parti politique autre que celui du Chef de l’Etat, et même, extrême étroitesse d’esprit, par l’interdiction récente faite aux Cadres de Casamance de s’impliquer dans la recherche de la paix. Ce mode de gestion de la crise, qui ne tient même pas compte des intérêts stratégiques des Etats limitrophes du Sénégal, est devenu une impasse qui a transformé le conflit de Casamance en « fonds de commerce », qui profite aux trafiquants de drogue et d’armes qui pullulent dans la sous région, et qui installent l’insécurité en permanence dans cette région du Sénégal.
La volonté des « Socio cultures et du MFDC » de collaborer avec notre Parti est donc un signal fort qui marque un tournant historique dans leur recherche de nouvelles voies pour créer de véritables conditions de négociations pour le rétablissement de la paix en Casamance.
Notre Parti exprime toute sa détermination à matérialiser ces nouveaux rapports de
collaboration, pour apporter sa contribution à l’aboutissement de notre lutte commune pour la « paix en Casamance maintenant », qui est, incontestablement, une oeuvre de salut public pour le Sénégal et pour toute la sous-région.
Le Secrétariat du PIT/Sénégal en appelle à toutes les forces républicaines, démocratiques, et éprises de paix et soucieuses de la cohésion de notre peuple, à rejeter énergiquement la volonté du Pouvoir de les exclure du processus de paix en Casamance, et sa politique insensée de division et de corruption en direction du MFDC.
Agissons ensemble avec les « Socio cultures et le MFDC », pour imposer des conditions de véritables négociations de paix en Casamance.

Le Secrétariat du Comité Central.
Dakar, le 23 Août 2009
PARTI DE L’INDEPENDANCE ET DU TRAVAIL