20 juin 2003

Le livre noir du colonialisme - L'ange exterminateur

Authentique histoire des violences coloniales, "Le Livre noir du colonialisme", coordonné par Marc Ferro (1), brosse le tableau de six siècles de pillages, d'oppression et d'extermination qui ont permis l'essor de la civilisation occidentale et du capitalisme.
On peut parier que ce Livre noir du colonialisme n'aura pas l'impact médiatique du Livre noir du communisme, même si son préfacier, Marc Ferro, affirme dès les premières lignes, en déroutant un peu le lecteur, que les deux ouvrages "forment couple". Il ne s'agit pas, cette fois-ci, d'un produit idéologique. C'est une somme sur la gigantesque vague de violence qui a accompagné l'essor de la civilisation occidentale et du capitalisme à partir du XVIe siècle. Pour la première fois, le lecteur dispose d'une vision d'ensemble sur le coût humain et social du colonialisme. Rien de vraiment nouveau, puisque chacun des thèmes ici traités a déjà fait l'objet de nombreuses études, mais cette panoramique engendre une perception nouvelle. Le lecteur ne peut s'empêcher de tirer sa conclusion : nos sociétés occidentales - le capitalisme libéral, aujourd'hui présenté comme le meilleur des mondes - se fondent sur un immense cortège de violences, de souffrances et de mort.
Destruction
Historiquement, le colonialisme a pris des formes très différentes. Le colonialisme ibérique "d'Ancien Régime", qui visait d'abord le pillage des matières premières et des métaux précieux du Nouveau Monde et dont le moteur idéologique - l'évangélisation des indigènes - s'inscrivait dans le sillage de la Reconquista en Europe, différait considérablement du colonialisme britannique des siècles suivants. Ce dernier avait un autre moteur, celui du marché, et un autre outil, l'East India Company, qui se transforma vite en un instrument diplomatique et militaire, en percepteur d'impôts et finalement en dispositif de contrôle et de domination d'un immense territoire. Le colonialisme français présentera d'autres traits (en Algérie, ceux d'un colonialisme de peuplement précédé dès 1830 par une ravageuse guerre de conquête), de même que les colonialismes japonais ou russe (visant l'assimilation culturelle des peuples soumis en Extrême-Orient, dans le Caucase ou en Asie centrale).
En dépit de ses différents visages, le colonialisme présente partout le même caractère oppresseur, souvent exterminateur. D'abord les campagnes militaires, menées avec une écrasante supériorité technique, puis la destruction des sociétés autochtones, qui débouche sur la famine à une échelle de masse, ensuite l'introduction de microbes inconnus qui provoquent une vague d'épidémies. L'ensemble de ces facteurs - tous consciemment utilisés comme des armes de conquête - est à l'origine d'une catastrophe démographique. Au cours du XVIe siècle, la population indienne de l'actuelle Amérique latine chute de 90 %, de même que celle des Etats-Unis trois siècles plus tard. Dans l'Inde coloniale, c'est-à-dire l'ensemble de l'Asie du Sud, l'impérialisme britannique s'installe, après avoir réprimé la révolte de 1858, sur une population décimée par la famine. La tuberculose, la peste, la grippe espagnole, la dysenterie, la variole tuent des dizaines de millions d'êtres humains (30 millions, selon Bouda Etemad (2)) dans un génocide colonial - une sorte d'"Holocauste victorien", selon la définition de l'historien Mike Davis (3) - dont Malthus avait déjà donné la justification par sa théorie de la surpopulation. La population algérienne diminuera d'un tiers suite à la première guerre coloniale du général Bugeaud. En Afrique noire, entre 1880 et 1920, la chute de la population sera brutale, du tiers à la moitié selon les cas. Parfois les génocides seront le fait d'une politique d'extermination planifiée, comme dans le cas des Hereros soumis à la domination allemande dans l'actuelle Namibie, ou d'une exploitation dévastatrice, comme dans les plantations de caoutchouc du Congo belge. Des chiffres analogues concernent les populations aborigènes d'Australie, dont les survivants n'obtiendront la citoyenneté qu'en 1967. Entre le XVIe et le XIXe siècle, l'esclavage implique la traite de plus de 13 millions de Noirs.
Cet ouvrage ne se limite pas à dresser le bilan des victimes du colonialisme. Il analyse aussi les représentations idéologiques qui ont accompagné cette entreprise de domination. Il retrace le parcours de la pensée raciste, des origines à nos jours. Il souligne les ambiguïtés de la culture des Lumières, qui élabore une idée universelle d'humanité et, en même temps, jette les bases du racisme scientifique, codifié au XIXe siècle par une armée de philosophes, anthropologues, médecins et hommes de lettres. L'impérialisme donne naissance à l'orientalisme, c'est-à-dire, selon la définition classique d'Edouard Saïd (4), à l'image du monde extra-européen comme un espace d'altérité exotique, irréductible et forcément inférieure, une image fabriquée par l'Occident afin de légitimer sa domination. L'orientalisme projette très loin ses tentacules, peu de courants de la culture européenne du XIXe siècle s'en détachent, lorsque l'anticolonialisme est presque inexistant. Marx et Engels stigmatisent la violence du colonialisme, mais s'obstinent à attribuer une mission civilisatrice à l'impérialisme britannique en Inde, en dépit de sa volonté prédatrice. Lors du congrès de Stuttgart, en 1907, la Seconde Internationale dénonce le colonialisme capitaliste pour défendre le principe d'un "colonialisme socialiste". Il faudra attendre la Révolution russe et la IIIe Internationale pour commencer à considérer les peuples colonisés comme des sujets historiques et des acteurs de leur propre émancipation.
Esclavage
Dans un essai novateur, Arlette Gautier se penche sur une autre dimension du colonialisme. On avait jusqu'à présent étudié la place des femmes dans l'imaginaire colonialiste, où elles incarnent une figure fantasmée de volupté et de sexualité débridée. Arlette Gautier montre comment - outre à accentuer une oppression souvent préexistante - le colonialisme se traduit dans l'extension massive de l'esclavage aux femmes, dans l'introduction d'une séparation plus radicale entre les genres, et finalement dans une "domestication des femmes" clouées à un rôle socialement subordonné.
L'ouvrage se termine par une réflexion de Nadjia Vuckovic sur la Conférence mondiale contre le racisme de Durban (septembre 2001). La traite négrière et l'esclavage ont été reconnus comme des crimes contre l'humanité. Les porte-parole de l'Union européenne ont présenté des excuses pour les forfaits du colonialisme, mais ont toujours exclu de verser des réparations. Le débat reste ouvert et le risque de son enlisement dans un fleuve de revendications sectorielles - ou pire, dans une "concurrence des victimes" stérile et fratricide - n'est pas écarté. Certaines voix se sont levées pour réclamer, à titre de réparation, une annulation pure et simple de la dette des pays africains. On pourrait ainsi inscrire un enjeu de mémoire au sein d'un combat politique.
Enzo Traverso.
1. Marc Ferro, Le Livre noir du colonialisme. XVIe-XXIe siècle : de l'extermination à la repentance, Robert Laffont, 2003, 843 p., 29 euros.
2. Bouda Etemad, La Possession du monde, Complexe, Bruxelles, 2001.
3. Mike Davis, Génocides tropicaux, La Découverte, Paris, 2003.
4. Edouard Saïd, L'Orientalisme, Seuil, Paris, 1980 (rééd. 2000).
Rouge 2022 19/06/2003

19 juin 2003

République démocratique du Congo - L'ONU en couverture

Sous couvert d'action humanitaire mandatée par l'Onu, l'Etat français veut conforter ses intérêts néocoloniaux dans la région des Grands Lacs.
Après avoir joué les pompiers-pyromanes en Côte-d'Ivoire, l'armée française joue une nouvelle fois le rôle de "force de paix" sur le sol africain. En effet, le Conseil de sécurité de l'ONU vient d'accepter sa candidature à la tête de la force multinationale intérimaire d'urgence localisée à Bunia. Celle-ci est chargée de protéger les habitants de cette ville, capitale de l'Ituri, dans la province orientale de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), des massacres perpétrés depuis des mois par les milices rivales identifiées aux ethnies lendu et hema (1). En fait, on assiste à la phase paroxystique d'un cycle infernal, initié en 1999, dont les enjeux dépassent la dimension ethnique si prisée par une certaine presse à l'affût de quelques "primitivismes".
Tragédie
La tragédie trouve son origine en août 1998 avec l'invasion de l'Est de la RDC par les armées du Rwanda, de l'Ouganda, voire du Burundi. Sous prétexte de sécuriser leurs frontières face aux rebellions basées dans l'est de la RDC, les armées du Rwanda et de l'Ouganda, alliées à des factions congolaises qu'elles parrainent (2), mènent une guerre contre les Forces armées congolaises (FAC) - appuyées dans un premier temps par les armées angolaise et zimbabwéenne - et contre les milices "patriotiques". Près de 40 ans après la défaite de la sécession katangaise inspirée par les Etats-Unis et la Belgique, les Etats rwandais et ougandais ont repris à leur compte le rêve de dépecer le Congo, trop riche en ressources naturelles pour ne pas constituer une proie.
Cette guerre est l'une des plus meurtrières qu'a connu l'humanité : selon les ONG International Rescue Committee et Amnesty International, environ trois millions de morts, 2,5 millions de personnes déplacées, des milliers de femmes violées (3). Et ce dans la quasi-indifférence de la "communauté internationale" - la mission de l'ONU au Congo est insignifiante -, de la grande presse, voire du mouvement pacifiste international.
Comme dans tout l'Est du Congo, les massacres en Ituri sont rythmés par les rapports croisés - alliances, mésalliances, recompositions - entre les parrains rwandais et ougandais (4), entre chaque parrain et ses alliés locaux, entre chacun et le régime de Kinshasa et ses alliés. Rapports déterminés par les intérêts économiques : l'enjeu est le pillage des richesses naturelles du pays, et donc la ruine en ce domaine du monopole dont jouissait le régime de Kinshasa.
Les acteurs directs sont les armées d'invasion, les forces rebelles congolaises et l'armée zimbabwéenne alliée de Kabila. Mais en sous-main, ce sont les multinationales d'exploitation, de commerce et de transformation des minerais (or, diamant, coltan (5)... indispensables pour les industries de pointe), voire des banques, qui intriguent et sont parmi les principaux bénéficiaires. Cette évidence pour les populations a été plus d'une fois confirmée par des experts de l'ONU. L'Ituri n'est pas seulement une zone aurifère (mines de Kilo Moto), elle recèle aussi des gisements pétroliers convoités. L'entreprise canadienne Heritage Oil s'y livre déjà à la prospection avec l'accord du général Salim Saleh, frère du président ougandais Museveni et patron du groupe Victoria, une entreprise partenaire qui prospère sur les cadavres de l'Est congolais. Un autre oligarque de l'armée ougandaise, le chef d'état-major général, James Kazini, lui aussi patron, a pour associé, à la tête de Trinity Investment, le numéro deux du RCD-ML, John Tibisima, ex-député mobutiste et ex-PDG de KiloMoto. Dans les coulisses des massacres, règne l'esprit du capital, dont l'irrationalité et la barbarie atteignent en Afrique des sommets.
Malgré les précautions prises (ONU, multinationalité...), on est en droit de se demander si l'intervention française est réellement humanitaire vu, d'une part, son passif dans la région des Grands Lacs (soutien aux génocidaires du Hutu Power au Rwanda, au régime de Mobutu pendant la conquête du pouvoir de 1996-1997 par les troupes de Kabila père avec l'appui de l'Ouganda, du Rwanda, de l'Erythrée et des Etats-Unis) (6) et, d'autre part, le réchauffement des relations de la France (7) avec le régime des Kabila, le père, puis le fils. Celui-ci, allié à la fraction identifiée aux Lendus, n'avait-il pas suggéré l'intervention de la France ? L'ONU n'ayant pas bougé le petit doigt lors du massacre des Hemas, en septembre 2002, la présence française est vue par l'élite politique hema, alliée à l'armée rwandaise (majoritairement tutsie) et maîtresse actuelle de Bunia, comme un geste de solidarité partiale envers les Lendus. Cette thèse se nourrit du réchauffement franco-ougandais, mais c'est surtout le pétrole congolais que vise la France. L'avenir montrera jusqu'à quel point l'ONU a servi de couverture à la stratégie néo coloniale de la France.
Jean Nanga.
1. Certes, il existe de vieilles rivalités ethniques. Le conflit fondateur date de 1885. L'hostilité qui en a découlé a été entretenue par l'idéologie de la supériorité des "nilotiques" (Hemas) sur les "bantous" (Lendus) et les pygmées, selon la taxinomie coloniale belge. Sous Mobutu, l'élite hema a utilisé des Lendus (majoritaires) comme prolétariat agricole.
2. Au début de l'invasion : le Rassemblement des Congolais pour la démocratie (RCD) et le Mouvement de libération du Congo (MLC).
3. Amnesty International, République démocratique du Congo "Nos frères qui les aident à nous tuer...". Exploitation économique et atteinte aux droits humains dans l'Est du pays, Londres, avril 2003.
4. Les armées rwandaise et ougandaise se sont affrontées à Kisangani, en RDC, il y a un an.
5. Le coltan rapporterait 20 millions de dollars de profit mensuel.
6. Voir Inprecor n° 413, mai 1997, et n° 417, octobre 1997.
7. Favorisé par le refroidissement des relations entre Washington et Kinshasa.
Rouge 2022 19/06/2003

12 juin 2003

ALGÉRIE - Au fond de l'abysse

Dix jours après le tremblement de terre du 21 mai, qui a fait plus de 2 200 morts, 10 000 blessés et des centaines de disparus, des milliers de sinistrés sont livrés à eux-mêmes. Préoccupé par un second mandat présidentiel, Bouteflika cherche à se disculper. Dans un contexte de crise absolue, la population a perdu toute confiance dans un pouvoir politique qui laisse le pays à l'abandon.
Ce ne sont sans doute pas les 700 000 dinars (autour de 7 000 euros) d'indemnités aux familles des victimes du tremblement de terre du 21 mai qui calmeront ces dernières face à une tragédie causée par l'absence de toute norme dans les nouvelles constructions ; résultat d'une absence de gestion à tous les niveaux d'intervention. De cette chaîne d'irresponsabilités, M. Bouteflika se disculpe et nie du même coup la logique chaotique d'un système rentier, irresponsable. Il s'est rendu à Evian, un voyage qu'il avait pourtant annulé une semaine auparavant. Une ville où l'on parapha, en mars 1962, le retour de la dignité. Quarante années plus tard et dans les mêmes lieux historiques, Bouteflika tourne en sens inverse les pages de l'histoire.
L'évolution de la situation politique et sociale en Algérie est très préoccupante. Pilotés par un pouvoir dont la gestion de la société repose sur le mépris des populations, le déni de toute expression citoyenne, l'arbitraire généralisé et l'aggravation des injustices sociales, les Algériens ne croient plus en leurs dirigeants. Ils ne se sont probablement jamais sentis si seuls. Ils assistent avec inquiétude au rapprochement de l'intégrisme islamiste et du pouvoir actuel.
L'hypothétique compromis entre le pouvoir assis sur l'économie rentière et les tenants d'un intégrisme islamiste rêvant de soumettre la société à la charia sera au coeur de la présidentielle prévue dans un peu plus d'un an. La "concorde civile" ouverte en janvier 2000 par le président Bouteflika aura finalement servi à réintroduire la mouvance islamiste dans le jeu politique. A cet égard, "l'imam" Bouteflika est allé aussi loin que les prêcheurs intégristes qui récupèrent la détresse des gens pour les culpabiliser : "Les sinistrés payent le prix de la foi perdue, de l'égarement du droit chemin, de la perte des valeurs religieuses dans le pays". Puisant dans le sentiment religieux des citoyens, ce discours est la meilleure façon de détourner l'Etat de ses obligations. M. Bouteflika compte tirer les dividendes de la détresse des sinistrés pour briguer un second mandat présidentiel.
Face à la colère des sinistrés, le pouvoir central s'efforce, pour se dédouaner, de "charger" au maximum les élus locaux. En faisant semblant d'oublier que, dans cette région de Boumerdes (localité la plus touchée par le séisme), en insurrection depuis deux ans, les élus ont presque tous été imposés par Alger.
La révolte des populations kabyles contre la misère, le chômage et l'exclusion n'a pas cessé depuis deux ans. Comptant sur l'essoufflement du mouvement qu'il cherchait à isoler du reste du pays, la réponse du Président et de son gouvernement s'est traduite par une répression sauvage : plusieurs centaines de jeunes blessés, des assassinats perpétrés et des délégués du mouvement populaire arrêtés. La gestion des affaires du pays est à l'abandon. Une situation qui profite aux luttes d'appareils et de clans. Avec, en ligne de mire, la confiscation du pouvoir et le contrôle de la redistribution de la rente.
Au fond, si l'Algérie en est toujours à souffrir de cette crise qui s'aggrave après plus de dix ans de sacrifices, de luttes, de tentatives de réformes, c'est que celle-ci dépasse le cadre d'une demande d'aménagement interne au système. Elle est générale, intégrale et absolue. Elle touche toutes les sphères d'activité du pays. Et, par-dessus tout, elle affecte le coeur même de l'Etat. Le déficit de confiance entre la population et le pouvoir politique est abyssal.
Dans la succession de malheurs qui les ont atteints ces dix dernières années, les Algériennes et les Algériens n'ont fait que défendre seuls leur dignité contre le bradage de leur économie, contre les islamistes et contre le dénuement dans lequel les jette, en cinq minutes, une catastrophe naturelle. Le spectacle de la population organisant elle-même l'assistance aux sinistrés est le signe d'une mobilisation et d'une solidarité infaillible. La vanité des uns et des autres ne les concernent plus. Un mandat de cinq ans devient franchement futile et dérisoire face à une éternité de fierté.
Abdel Belifa.


Résolution du Parti socialiste des travailleurs (PST) algérien

- extraits -Ci-dessous quelques extraits de la résolution du 16 avril 2003 sur la situation politique du secrétariat national du Parti socialiste des travailleurs (PST).
"Depuis 2001, la situation nationale est marquée par les grèves et par de violentes et récurrentes explosions de la jeunesse à travers le pays, qui ont persisté malgré le reflux de la révolte populaire d'une Kabylie qui n'est toujours pas normalisée. Malgré le choc de la chute sans résistance de Bagdad, et l'ouverture en fanfare de la compétition pour l'élection présidentielle, la situation restera marquée par les luttes sociales et par les préoccupations sociales. [...]
"En 2001, ébranlé par une véritable tempête sociale, Bouteflika a dû mettre un coup d'arrêt à sa politique. Après la puissante grève des pétroliers du 20 mars 2003, [le ministre Khelil] a retiré son projet de loi sur les hydrocarbures, et saupoudré les sept milliards de dollars du plan de relance pour calmer les grévistes. [...]
"Au lendemain de l'écrasement de l'Irak, alors que la superpuissance américaine en pleine euphorie programme ses prochaines prédations, les masses populaires doutent. Mais au Venezuela, en Algérie où le projet Khelil n'est que reporté, en Syrie ou ailleurs, les appétits US auront tôt fait de vous contraindre à organiser la riposte des travailleurs et des peuples. La construction d'un vaste mouvement politique démocratique antilibéral et anticapitaliste est le seul moyen de dépasser l'impasse actuelle du mouvement populaire et l'impuissance d'un syndicalisme à réinventer."

Rouge 12/06/03