30 septembre 2004

TUNISIE - Ben Ali harcèle

À la veille d’un nouveau plébiscite « électoral » de son général-président, le régime de Ben Ali tente à nouveau d’éliminer notre camarade Jalel Zoghlami. Fondateur de la revue Kaws El Karama, plusieurs fois emprisonné pour son appartenance à l’Organisation des communistes révolutionnaires, il venait de rentrer en Tunisie avec un diplôme universitaire lui permettant d’exercer le métier d’avocat. Cette volonté de revenir et de se battre vient de déclencher une campagne répressive. Mercredi 22 septembre, Jalel, son frère Nejib et un ami sont agressés dans un café, puis dans une pizzeria par une dizaine de voyous encadrés par des policiers en civil sur l’artère principale de Tunis. Emmenés au commissariat du secteur de Bab El Bahr, où ils avaient par ailleurs l’intention de porter plainte, ils se sont vus notifier plusieurs chefs d’inculpation recoupant tout ce qu’ils venaient eux-même de subir : port d’armes blanches, destruction de biens d’autrui et violences... Ils sont incarcérés depuis dans les geôles du ministère de l’Intérieur. La provocation a bien été planifiée et orchestrée, comme en témoigne l’article paru dans la rubrique « Faits divers » d’El Chourouk (torchon quotidien de la dictature, daté du 26 septembre), faisant état d’une rixe ayant opposé deux frères, agressifs et en état d’ébriété « aux citoyens et policiers modèles de la capitale ». Jalel risque déjà quatre mois de prison pour avoir, le 6 février 2001... « cassé le feu arrière d’une voiture de police » (à l’heure où il observait une grève de la faim), affaire statuée le 28 septembre.

Rouge 2004-09-30