Rouge n° 2250, 01/05/2008
Flanqué de Laurence Parisot, à la tête d’une délégation du Medef pour les affaires sonnantes et trébuchantes, accompagné de Rama Yade, pour le vernis humanitaire, Nicolas Sarkozy a effectué une visite d’État de trois jours en Tunisie. Premier partenaire économique de la Tunisie, la France veut réaffirmer son rôle et passer des contrats (Alstom, Airbus), ainsi que des accords de coopération nucléaire. Devrait être également mise sur pied la première convention de « gestion concertée de l’immigration ». Mais, au-delà des affaires, Nicolas Sarkozy compte sur Ben Ali pour l’aider à remettre sur les rails son projet d’Union méditerranéenne, un temps boudé par l’Allemagne et qui suscite les réticences d’Alger ou Tripoli. Le sommet devant se tenir en présence des chefs d’État concernés en juillet prochain à Paris, le délai était serré. Sarkozy a eu à cœur de réitérer son estime au dictateur tunisien et Rama Yade s’est « bien tenue ». « J’ai pleinement confiance en votre volonté de continuer à élargir l’espace des libertés », a déclaré Sarkozy. Pas question de faire des vagues avec la présidence à vie (Ben Ali, président depuis vingt ans, se présentera, encore une fois seul, en 2009), la torture comme moyen de gouverner, les 1 300 prisonniers politiques, les libertés confisquées, la fuite de la jeunesse vers l’eldorado européen et, depuis quelques années, vers l’Algérie !