D’après la version officielle, Denis Sassou Ngesso, candidat à sa propre succession, a remporté les élections présidentielles tenues le 12 juillet 2009 avec plus de 78,61 % des voix et un taux de participation de 66,42%. Cependant certains observateurs comme l’OCDH (Observatoire Congolais des Droits de l’Homme) ont noté une très faible participation .
Le collectif « Elections Afrique » dans lequel le groupe de travail Afrique du NPA participe dénonçait dès le mois de mai 2009 la mascarade électorale en marche, insistant sur le fait que les conditions pour la tenue d’une élection transparente n’étaient pas réunies : « .[…] Dans l’environnement institutionnel actuel, quel que soit le candidat de l’opposition en face de lui, quelle que soit la situation qui prévaudra au moment de l’élection, Denis Sassou Nguesso, candidat encore non-officiel à sa propre succession, devrait largement sortir vainqueur. »
Le Congo est un cas d’école de la Françafrique . Riche en pétrole, diamants, or, bois, potasse, ce pays de seulement 3.894.000 hab. pour une superficie de 342.000 km² devrait être en mesure d’offrir à toute la population congolaise des conditions de vie parmi les meilleures du continent africain. Or loin de là, l’espérance de vie au Congo est seulement de 53,7 ans et l’IDH ( Indice de Développement humain) est de 0, 619 ( le Congo est classé 130ème /179 pays). De plus, 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté tandis que la dette extérieure atteint 6,1 milliards de dollars en 2009. Pourtant la richesse personnelle de Denis Sassou Ngesso est estimée à plus de 700 millions de dollars . Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat militaire en 1979, DSN perd les seules élections démocratiques organisées en 1992, arrivant seulement 3ème avec 17% des voix. Le nouveau président du Congo Pascal Lissouba de l’UPADS (Union Panafricaine pour la Démocratie sociale), décide d’augmenter de 17% à 33% la part du Congo dans la répartition des recettes pétrolières. Denis Sassou Ngesso est alors appelé à la rescousse en 1997 par les réseaux françafricains et revient au pouvoir grâce à une guerre civile qu’il déclenche lui-même, soutenu par des mercenaires de plusieurs pays ( Tchad, Angola, France…) et par Elf.
Le soutien indéfectible de la France aux dictateurs africains de tout bord (Omar Bongo au Gabon , Idriss Déby au Tchad, Paul Biya au Cameroun, Denis Sassou Ngesso au Congo) n’a pas changé d’un iota avec l’arrivée de Sarkozy. Ces défenseurs des intérêts de la France en Afrique sont même plutôt bichonnés par le nouveau président français qui n’hésite pas à rendre une visite officielle à certains d’entre eux . Jean-Marie Bockel déclarait vouloir « signer l’acte de décès de la Françafrique » mais le choix du président Sarkozy de l’enlever du secrétariat d’Etat chargé de la coopération et de la francophonie après une intervention de Bongo , la sortie récente du placard de certains personnages de la Françafrique notamment Robert Bourgi - le nouveau « Monsieur Afrique » et héritier déclaré de Focart- nous en disent long sur l’avenir de la Françafrique.
La France doit clarifier son rôle en Afrique et refuser tout soutien aux dictateurs. Le NPA ( Nouveau Parti Anticapitaliste) est du côté des peuples d’Afrique qui ont droit aux élections libres et transparentes et qui doivent profiter en premier des ressources dont regorge le sous-sol africain.
Groupe de Travail Afrique du NPA