Un exercice parodique de Mariam S.
« Mamadou, Binéta,
Permettez-moi tout d’abord de remercier Monsieur WADE pour la belle nappe qu’il m’a offerte si chaleureusement. Pour les dessous de table, mon petit Abdoulaye, soyez sur que vous serez récompensé. Permettez-moi de remercier l’Université de DAKAR qui me permet enfin d’aller à l’école pour la première fois de ma vie à 53 ans. C’est fou le nombre important d’élèves africains qu’il y a dans cette classe, c’est pire qu’à la Courneuve.
Je suis venu vous parler avec la fermeté qu’un patron se doit d’avoir envers ses employés, y compris les cheffaillons, n’est-ce pas mon p’tit Abdoulaye ? Je ne suis pas raciste puisque j’ai, en France des amis noirs. J’aime les Africains que je respecte puisque j’en ai moi-même à mon service dans mon gouvernement. Entre le Sénégal et la France, nous avons toujours forgé des liens très étroits, tellement étroits que certains, je ne sais pas pourquoi, nous disent que ce sont de véritables chaînes qui perdurent depuis 600 ans. Vous comprendrez donc qu’on ne peut pas briser de telles chaînes du joug, oh pardon je voulais dire, du jour au lendemain, bien sûr.
Je veux ce soir, m’adresser à tous les Africains, si bien sur y en a dans cette salle, qui comprennent la langue de Molière. Si toi ya pa kompwend fwancé toi ya pa vini en fwance, sauf si Mamadou ya savoir jouer tamtam et Binéta ya savoir dansé bienbien. Si Mamadou pa même religion que Nicolas, c’est que Mamadou pas civilisé et Nicolas appwende à Mamamdou cé koi bon réligion.
Oui, je veux m’adresser à tous les habitants de ce continent meurtri, et, en particulier aux jeunes, qui passez votre temps à vouloir naviguer par delà les mers pour venir prendre notre travail, nos femmes et nos allocations familiales. Oh excusez moi, j’ai pris une copie d’un vieux discours d’un certain Jean-Marie. Vous qui vous dites frères dans la souffrance, dans la misère et dans la révolte, je suis venu vous dire que c’est pas ma faute à moi si vous êtes dans la merde, j’étais pas né au moment où ce con de De Gaulle vous a jeter votre indépendance en pleine tronche. Sachez mes chers amis, que votre indépendance on s’assoit dessus, comme dirait les flics à Air France, du moment qu’on vous pique vos richesses minières et votre pétrole.
Mamadou et Binéta continuez à espérer car c’est votre destin. Comme je le dis toujours à mes amis de couleur, cette foi mystérieuse qui vous rattache à la terre africaine et qui se transmets de génération en génération de Touba à La Courneuve et que l’exil ne pourra jamais effacer et bien nous offrons à vos frères et sœurs en France tout le loisir de retourner l’exercer sur la terre de vos ancêtres. C’est pourquoi Air France leur fait des tarifs de groupe afin qu’ils puissent bénéficier d’un aller simple Paris-Dakar.
Je ne suis pas venu, jeunes de couleurs, pour pleurer avec vous sur les malheurs de l’Afrique car je veux pas faire le boulot à votre place. Et puis ça abîmerait mon lifting. Je ne suis pas venu, jeunes d’Afrique, pour m’apitoyer sur votre sort, parce que je m’en balance comme de ma première couche culotte. Je ne suis pas venu, jeunes de couleurs, pour effacer le passé vu que je m’assoie dessus et que ça me fait assez mal par où ça passe.
Ouaih, ouaih, ouaih, je sais … l’esclavage, la traite négrière, la traversée de l’atlantique et patati et patata qu’est-ce que vous voulez que je vous en dise !? C’est ça, plaignez-vous ! Plusieurs millions d’entre vous on vu du paysage, on appris de nouvelles techniques de travails sous les cocotiers et c’est pas de ma faute s’il y avait pas la CGT à l’époque pour défendre le droit des travailleurs étrangers.
Et l’homme noir qui, éternellement, entendrait de la cale monter les malédictions enchaînées, les hoquettements des mourants, le bruit de l’un d’entre eux qu’on jette à la mer, toujours en train de geindre. Et bien ce négro, qu’il aille se plaindre à Ceuta ou à Melilla. Comme le dirait mon ami Pétré-Grenouilleau : « Et encore ils ont de la chance, on les a pas forcé à écouter du Céline Dion ». Et moi je vous dis que votre continent continuera à crier pendant des siècles sans que personne n’y prête attention, vous pouvez comptez sur moi.
Cette souffrance de l’homme noir, je ne parle pas au sens du sexe dont, paraît-il vous seriez doté de manière démesurée d’après le grand philosophe Pascal Sevran, mais au sens de l’être humain, ou de ce qui s’en approche, cela vaut également pour la femme noire dans son acception générale, c’est à dire ouverte à toute proposition et avec ses dix gosses. Cette souffrance de l’homme noir, bon y en a d’autres, s’il fallait qu’on dresse une liste de tous ceux qu’on a fait souffrir par les exactions de Vercingétorix jusqu’à Bob Denard, en passant par Napoléon, on aurait pas fini de la remplir croyez moi !!! Et puis on était pas les seuls à vous avoir vendu et torturé. Les gnoulbou y zont fait quoi ? Eux aussi ils ont pratiqué la vente en série, et là vous leur dites rien. Devant le grand Sphinx de Libye vous fermez vos gueules. Alors la ramenez pas avec moi sinon je vous fout un coup de talonnette bien placé.
Mais nul ne peut demander aux générations d’aujourd’hui d’expier ce crime commis par les générations passées. D’autant plus qu’on a eu il n’y a pas si longtemps les manifs anti-CPE, vous savez les jeunes c’est des fainéants ; et que j’ai pas envie de gâcher ma carrière politique comme ce ringard de De Villepin qui s’y connaît lui aussi en tripatouillage de liste. C’est pas aux enfants de trinquer pour les parents.
Jeunes gens de couleurs, je ne viens pas parler de repentance, je viens vous dire que votre déchirure et votre souffrance vous pouvez vous la mettre quelque part pour voir si ça rentre. Parce que, bien que je sois placé à la droite du Père, y’a pas marqué Jésus sur mon front. Comme le dit mon ami Rocard, « on va tout de même pas accueillir toute la misère du monde ». Ce à quoi je rajouterai : « ni la partager non plus d’ailleurs … ». Je vous demande donc de dépasser cette douleur. Bon je sais que pour les Pygmées la barre est un peu haute, mais regardez-moi, un mètre cinquante-cinq, des talonnettes, un peu d’ambition et j’y suis arrivé, alors pourquoi pas vous ?
L’Afrique a sa part de responsabilité dans son malheur. Nous on fait juste que placer nos potes à la tête des gouvernorats, mais on peut pas tout faire non plus. C’est quand même pas de notre faute si vous vous entretuez dès qu’on vous vend des joujous, des big-jim et autres kalashnikov. On vous a déjà dit que c’était dangereux de jouer avec le feu, qu’à force ça brûle. Mais non, vous êtes pires que des gamins. Faut toujours vous le répéter, alors à force ça nous énerve et on vous envoie nos casques bleus pour régler tout ça.
Bon c’est vrai on a été un peu méchant avec vos pères. On leur a emprunté un lopin de terre, coupé quelques mains. Mais vous savez, avec les nouvelles technologies chirurgicales, cela se greffe très très bien maintenant, ils font des progrès extraordinaires. Faut dire aussi que mes ancêtres étaient un peu cons aussi, ils ont désenchanté l’Afrique. C’est pour cela que le 13 Juillet dernier j’ai organisé un grand bal nègre à la Bastille, parce que moi j’aime la musique rythmée. Mes ancêtres n’ont pas vu la richesse de l’Afrique. Heureusement qu’avec mon ami Vincent BOLLORE, on a tout de suite su quels profits tirer de nos amitiés franco-africaines, n’est-ce pas mon p’tit Abdoulaye ?
Mes ancêtres ont voulu convertir l’homme africain aux merveilles de la civilisation occidentale. Mais ces cons de négros z’ont rien compris au film. Alors si vous êtes dans la merde, allez le dire à vos ancêtres lors de vos prochaines cérémonies vaudouesques. Et puis comme on le dit si bien chez vous, parce que moi j’aime la grande sagesse africaine, un tronc d’arbre peut séjourner plusieurs siècles dans une rivière, c’est pas pour autant qu’il devient un crocodile. Alors un nègre ne deviendra jamais un bon français malgré toute la bonne volonté que les missionnaires y ont mis. On a beau les tabasser à coup de bibles sur la tronche et les faire danser à coup de fusil, rien à faire. Sont toujours aussi réfractaires au progrès civilisateur. On est bien gentil, mais on est pas l’Abbé Pierre non plus.
Mes ancêtres ont créé une angoisse, un mal de vivre. Ils ont rendu difficile l’ouverture aux autres, l’échange, le partage parce que pour s’ouvrir, pour échanger et pour partager, il faut être assuré de son identité. Et à Dakar c’est pas facile. Un petit exemple. De l’aéroport jusqu’au Palais, quand j’ai demandé où habite Abdoulaye Wade, on m’en a présenté cinquante douze mille avant de m’amener chez mon hôte. Alors comment voulez-vous qu’un brave policier français, qu’à pas fait Math’Sup’ ni Science Po, il croit vos cousins de France quand ceux-ci lui disent qu’il s’appelle aussi Abdoulaye Wade ? D’autant que des Abdoulaye Wade, y’en a plein les foyer Sonacotra.
Même si mes ancêtres ont pris, se sont servis et ont pillés vos terres, ils ont aussi donné. C’est qui qui a fait construire des routes, des ponts, des dispensaires, des chemins de fer, des écoles en taule ? C’est Mamadou et Binéta peut-être ? Non. Eux ils étaient tellement fainiasses qu’il fallait qu’on aille dans leur village les chercher à coup de trique pour les faire bosser !!! Mes ancêtres ont fécondé quelques terres vierges et quelques sénégalaises aussi, mais je veux le dire ici, haut et fort, tous les colons n’étaient pas que des violeurs, des exploiteurs, des assassins et des voleurs. Non. Parmi eux y’en avaient des sincères, des humanistes qui ont tenter de vous faire assimiler du Voltaire, du Diderot, du Sevran et autres Finkielkraut … Mais non, là encore rien à faire, vous préférez l’émotion à la raison. Vous préférez vous trémousser au son du tamtam plutôt que d’apprendre notre belle philosophie.
La colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l’Afrique (guerres, génocides, famines, Sida, corruption, prévarication, gaspillage, pollution, etc., etc.). Non, ça c’est la néo-colonisation. Alors évitez de jouer sur les mots. En Français, tous les mots sont importants et ont chacun leur signification. La colonisation c’est entre 1441 et 1960. Après c’est la néo-colonisation, parce que nous les Blancs, on a fait semblant de partir mais c’était pour mieux revenir vous gouverner aux travers de nos réseaux politico-financiers-maffiosos, comme le dirait un grand ami des Africains Charles Pasqua.
La colonisation constitue une grande faute qui a changé le destin de l’Afrique. Et ce destin a donné un embryon dénommé Yannick NOAH, sans qui nous n’aurions jamais gagné un tournoi de baballe avec une raquette. De cette grande faute est né l’embryon d’une destinée commune et cette idée me tient particulièrement à cœur d’autant plus qu’à chaque retour de mes tournées africaines j’ai les valises pleines de fric et d’autres babioles qu’ensuite j’offre à mes amis galéristes d’art.
La France n’oublies pas le sang versé par les Africains pour sa libération. D’autant plus qu’on piétine ce sang nègre tous les jours. De même qu’on a jamais décoré un tirailleur, qu’il soit sénégalais ou autres, puisqu’on demande à leur descendant de justement se tirer ailleurs voir si on y est.
Pour le meilleur et surtout pour le pire, la colonisation a transformé l’homme africain et l’Afrique en réserve naturelle de main d’œuvre bon marché. Alors, vous voyez bien que la colonisation fut un bienfait pour votre continent. De quoi vous plaignez-vous ? Sans nous, pas de cancer, pas d’amiantes, pas d’asthme, pas de stress, pas de crise cardiaque. Tout ça c’est des maladies de Blancs que vous les Noirs vous pouvez aussi attraper maintenant. La seule différence, c’est que l’homme blanc lui, pourra se faire soigner ; tandis que vous, vous pourrez juste crever. Mais voyez le bon côté des choses : vous n’aurez pas besoin de cotiser pour payer une sécurité sociale puisque même en France on y arrive plus.
Jeunes de couleurs, vous êtes les héritiers des plus vieilles traditions africaines et il serait grand temps d’évoluer un peu. Vous n’allez pas continuer à vous déguiser avec vos boubous, et autres pagnes ringards. Regardez-moi, le costard-cravatte de chez Prada, c’est quand même plus classe que le boubou de chez Mamadou style. Jeunes de couleurs, ne cédez pas à la tentation de la pureté parce que cela est réservé à l’homme Blanc qui seul, et c’est pas moi qui le dit mais Dieu en personne, est doté d’un pouvoir de supériorité sur les autres. Jeunes de couleurs, ne vous enfermez pas dans vos richesses, parce qu’elles ne vous sont pas destinées. Si Dieu a placé celles-ci sous vos pieds, c’est parce qu’il s’est trompé de feuille de route. Mais il s’est rattrapé en nous donnant le pouvoir de vous dominer. Vous, il vous a juste réservé le domaine de l’art, d’une forme primitive de conception, et encore, on en est pas sûr.
C’est en puisant dans l’imaginaire africain – parce qu’en Europe on est pas gâté dans ce domaine – dans les contes, dans les proverbes, dans les mythologies, dans les rites et autres fanfaronnades, que nous, Occidentaux, on vous emberlificote en vous racontant des histoires à dormir debout. Pendant que vous écoutez bien sagement nos fanfaronnades, on vous pique vos richesses et vous n’y voyez que du feu. C’est en piochant dans votre imaginaire que vous trouverez la force de vous inventer un avenir, parce que de toute façon c’est la seule chose qui vous reste à faire, imaginer, imaginer, imaginer votre avenir devant une assiette désespérément vide.
Je suis venu vous dire de ne pas avoir honte de la civilisation africaine. Certes, vous n’avez pas inventé l’eau chaude ni le fil à couper le beurre mais cela vous préserve du matérialisme et de l’individualisme de l’homme blanc. Vous n’avez pas besoin de réfléchir, de penser, d’entreprendre, parce que cela donne très mal à la tête et que de toute façon vous n’êtes pas foutu de fabriquer un cachet d’aspirine. Je suis venu également vous dire mon admiration, et celle de l’homme blanc, pour l’habitat africain. Cette symbiose millénaire entre l’homme africain et la nature, il ne faut absolument pas la détruire. Alors pourquoi voulez-vous toujours plus de confort, l’eau courante, l’électricité, le gaz, etc., etc., etc. ? Je trouve merveilleuses ces petites maisons, faites en taules et en sacs plastiques, en dessous les arbres. Je trouve qu’il y a là une ingéniosité quant à la récupération et la transformation des déchets. Je pense que je vais en parler à mon ami Fadela AMARA, afin qu’on puisse adapter cet habitat en France et y abriter les sans logis.
Je suis venu vous dire que le drame de l’Afrique, c’est que l’homme Africain n’est pas assez rentré dans l’histoire. Mais reconnaissez une fois de plus qu’on y a mis toute notre volonté. Même à coup de trique, de coups de pied dans la tronche, z’avez même pas été foutu d’entrer dans la grande histoire du monde. Alors venez pas vous plaindre si celle-ci n’est pas enseignée dans les écoles. Ouaih, on me dit qu’un certain Cheikh Anta Diop aurait démontré que les pharaons étaient des noirs. Eh, vous imaginez des nègres en train de construire les pyramides de Ghizé ? Et bien même Charles Trênet n’y a pas pensé, alors un nègre, tu parles Charles. Et puis ce Cheikh Anta machin, il aurait pas pu se contenter de jouer au football comme tous les jeunes nègres de son âge, au lieu d’écrire des conneries ?
Dans cet univers où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, l’homme échappe à l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme moderne mais l’homme reste immobile au milieu d’un ordre immuable ou tout semble être écrit d’avance. Alors là, cette fois-ci c’est moi qui comprend rien à ce que je dis. Le mec qu’à écrit ça, il a dû s’en payer une sacré dose de vodka avec Poutine. Avant pour écrire des conneries pareilles qu’on comprend pas, faut être bourré comme un polak. Ceci dit, reconnaissez qu’on a jamais vu un africain inventer quoique ce soit. Z’êtes pas foutus d’avoir inventé le réfrigérateur, me dites pas que z’êtes foutu d’avoir inventé la sonde Explorer.
Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Pourtant d’après ce qu’on me dit, vous êtes des coureurs hors pairs, surtout quand vous voyez des flics, ou alors qu’on vous entraine pour le marathon de Paris. Ah ça, pour ça, z’êtes toujours prêts et toujours premiers. Comme vous le savez je suis un ami de l’Afrique, j’aime la Fric, mais cessez de toujours ressasser le passé, et patati et patata. Le problème de l’Afrique n’est pas de s’attendre au retour du malheur, puisque ça, elle est en plein dedans, mais de se donner les moyens de conjurer le malheur. Et pour cela, je voudrais savoir ce que foutent vos soit-disant grands marabouts. Parce ce que si Marabout DIABY avait autant de pouvoir qu’il le prétend sur la place à Château Rouge, l’Afrique devrait nager dans le bonheur. Or cela n’est pas le cas, c’est donc que c’est des bonimenteurs.
Le problème de l’Afrique, c’est de s’approprier les droits de l’homme, la démocratie, la liberté, l’égalité et la justice comme héritage, oui mais cela dit il ne faut pas non plus abuser des bonnes choses. C’est pourquoi je recommande toujours à mes chefs de rangs la modération dans ce domaine, et je tiens à dire toute la satisfaction que me procure en ce domaine mon petit Abdoulaye. Tout comme son collègue malien, il a tout compris et s’approprie les droits de faire ce qu’il veut, avec qui il veut, comme il le veut et le tout sans pour autant passer pour un dictateur.
La faiblesse de l’Afrique, c’est de ne pas avoir participé au grand métissage. C’est vrai qu’en descendant d’avion j’ai trouvé qu’il y avait pratiquement que des Noirs. Partout, des Noirs, des Noirs, des Noirs … C’est pour cela que certains de mes ancêtres ont fait ngolo ngolo avec des petites sénégalaises afin de mettre un peu de diversité ethnique dans tout cela.
Ne vous laissez pas, jeunes de couleurs, voler votre avenir par ceux qui veulent vous exproprier d’une économie qui devrait vous appartenir. Surtout si les voleurs en question sont des chinetoques, toujours sourire, toujours sourire, mais ceux-la j’les connais bien. Tu leur donnes un doigt, ils prennent tout le bras. N’écoutez pas, jeunes d’Afrique, ceux qui veulent vous empêcher de prendre part au capitalisme, cette merveilleuse aventure humaine. N’écoutez pas vos vieux qui vous disent de ne pas aller en Occident car c’est la merde. Ecoutez-moi, jeunes de couleurs, venez faire travailler vos bras en France, car qui va payer nos retraites à nos vieux qui nous coûtent chers parce qu’ils veulent pas crever, si c’est pas vous et vos mômes ?
Ecoutez plutôt la voix du Président Senghor, ce président tel qu’on les aime, bien élevé, parlant notre belle langue, préférant le bifteck frite au maffé, yassa, tiéboudiène ; et qui pendant qu’il discutait dans sa maison de retraite académicienne ne nous emmerdait pas avec ses questions de repentance, d’indépendance, de réparation, et patati et patata … Non, le vieux il nous foutait la paix, du moment qu’on le laissait faire ce qu’il voulait. Ce grand poète voulait que l’Afrique se mette à parler à toute l’humanité ; et lui écrivait en France, donc dans la langue sacré du Seigneur, et pas dans le barragouin local qu’on comprend pas.
L’Afrique a fait se ressouvenir à tous les peuples de la terre qu’ils avaient partagé la même enfance. Oui, mais force est de reconnaître qu’ensuite l’Occident est entré dans l’adolescence et a atteint son âge adulte. L’Afrique, elle, s’est arrêtée aux portes de l’adolescence, comme un grand benêt qu’à pas finit de grandir. L’Afrique a réveillé les joies simples de se contenter du peu qu’on a, ce besoin de croire plutôt que de comprendre. C’est pour cela d’ailleurs qu’on vous a ramené des bibles pour que vous croyez à des sornettes que seuls nous autres occidentaux avons compris et auxquelles nous n’avons jamais crues. L’Afrique, c’est l’émotion plutôt que la raison qui, elle, est hellène, c’est bien connu.
Alors entendez, jeunes de couleurs, combien je suis africain quand j’essaye de parler comme Michel LEEB, un autre de nos grands philosophes. Dès lors qu’un jour vous arrêterez de vous chamailler entre vous, de vous critiquer, peut-être qu’un jour vous penserez à la Renaissance Africaine. Bon moi je vous dit ça, mais prenez votre temps, on est pas pressé de briser les chaînes coloniales.
La réalité de l’Afrique c’est une démographie trop forte pour une économie trop faible. Et la pilule, c’est fait pour qui, pour les chiens peut-être ? Binéta, elle est pas foutue d’en avaler et elle veut l’égalité avec les femmes occidentales !!! Quant à Mamadou, faudrait p’tête arrêter de passer son temps à faire ngol ngolo dans la case, ou alors faut mettre un préservatif, mec !!!
La réalité de l’Afrique, c’est le développement qui ne va pas assez vite. Bien évidemment, tas d’fainiasses que vous êtes, vous feriez mieux de vous mettre au taf plutôt que de passer votre temps à faire la queue devant les consulats européens, pour avoir un bout de papier à la con. La réalité de l’Afrique, c’est l’agriculture qui ne produit pas assez, c’est le manque de route, c’est le manque d’écoles, c’est le manque d’hôpitaux. Alors, quand je vous dis que ça marchait mieux du temps de la coloniale à coups de trique, à coups de fusil, de pompe dans l’arrière-train, et autres machettes, vous ne me croyez pas. Constater vous-mêmes que quand on est pas là pour vous encourager, un peu violemment certes, et bien rien ne marche sur ce foutu continent.
Je sais, jeunes de couleurs, que comme toutes les jeunesses du monde, vous rêvez de voyages, d’aventures, de conquérir le monde. Et je sais bien, jeunes de couleurs, que vous êtes prêts à prendre n’importe quel prétexte pour venir vous installer chez nous. Jusqu’à prétexter une certaine misère. Mais prenez exemple sur Bouddha. Voilà un mec qu’à pas bouffé pendant plusieurs années, parce qu’il fallait qu’il réfléchisse sur l’avenir de l’humanité. Et bien il en est pas mort. Alors vous pouvez en faire autant, si, si, et puis en plus, la diète, ça désintoxique l’organisme.
La jeunesse africaine doit avoir le sentiment qu’ensemble tout peut être possible, même de prendre sa carte à l’UMP. Elle doit pouvoir acquérir hors d’Afrique la compétence et le savoir qu’elle ne trouverait pas chez elle, notamment le maniement du balai, le ramassage d’ordures, la pelle et la truelle, et autres divers petits métiers que les blancs sont pas foutus de faire. Mais elle doit aussi à la terre africaine de mettre à son service les talents qu’elle aura développés. Il lui faut revenir bâtir l’Afrique. Il faut mettre un terme au pillage des élites africaines. Quoique entre le Vieux Abdoulaye, le Toumani Touré qui voit pas plus loin que le bout de son nez, et les autres, si c’est ça vos élites, vous pouvez vous les garder, ils nous servent encore.
L’Afrique ne veut pas d’aide, l’Afrique ne veut pas de passe-droit. Ce que veut l’Afrique, et surtout ce que veut la France, c’est la coopération, c’est le partenariat. Fini, le temps où le Docteur Kouchner vous refilait du riz plein sac. En fait, y’a que les termes du contrats qui changent, parce que dans les faits, on continuera de vous exploitez, de vous piller vos richesses, et vous serez toujours les dindons de la farce. Et puis de temps à autre on vous enverra le vieux docteur pour faire comme avant. Et puis pépé ça lui rappellera sa jeunesse.
Jeunes de couleurs, vous voulez la démocratie, vous voulez la liberté, vous voulez la justice, vous voulez le droit, et puis quoi encore ? Vous voulez pas ma femme, tant que vous y êtes ? Et bien prenez tout, ça, c’est cadeau. Mais attention, parce qu’à la moindre manifestation, au moindre rassemblement, la France va vous karchériser. N’oubliez pas que nous avons au Sénégal, au Bénin, au Togo, à Djibouti, en Côte d’Ivoire quelques bases militaires.
Jeunes de couleurs, vous croyez que le libre échange est bénéfique mais que ce n’est pas une religion. Et bien nous, on pense pas comme ça. Non seulement on vous dit que le libre échange est bénéfique pour nous, mais en plus vous devez considérez cela comme une religion. Parce que vous, les nègres, tant qu’il y a pas du religieux là dedans, vous êtes pas foutus de vous rassembler. Vous voulez une autre mondialisation, avec plus d’humanité, avec plus de justice, plus de règles ? Eh, les mecs faut arrêter de fumer la moquette. Y’a pas marqué hippy sur mon front.
Jeunes de couleurs, vous voulez le développement, vous voulez la croissance, vous voulez la hausse du niveau de vie ? Décidément je vais finir par croire que vous êtes plus ambitieux que moi. Vous ne voulez plus qu’il y ait de famine en Afrique, qu’il n’y ait plus aucun enfant qui crève la dalle ? Alors chercher l’autosuffisance mais démerdez-vous. L’Afrique a besoin de produire pour se nourrir, et pas de se reproduire. Faut pas confondre les mots. Parce que quand je vous dit que vous tenez votre avenir entre vos mains, c’est pas de votre outil intime dont je vous parle, mais bien de votre avenir économique.
Vous voulez la paix sur le continent Africain ? Vous voulez la sécurité collective ? Vous voulez le règlement pacifique des conflits ? Mais décidément, vous êtes gonflés. Vous croyez que ça ce décrète comme cela, du jour au lendemain. Mais si jamais cela arrivait, qui va acheter nos armes, qui va employer nos mercenaires et autres militaires ? Vous y avez pensé ? Vous avez pensé au nombre de Français que vous mettrez au chomdu ? Aux nombreuses familles françaises qui vivent de l’armement ? Les Lagardère, les Pinault, les Dassault, …. Et qui ont eux aussi des enfants à nourrir ? Allons soyez raisonnables la paix, la sécurité c’est pas pour les nègres.
Vous voulez l’unité Africaine ? Z’êtes pas foutus de baragouiner la même langue. Vous voulez l’unité Africaine ? Finalement la France le souhaite aussi, car l’Unité Africaine rendra l’Afrique aux Africains. Mais on vous rendra l’Afrique seulement, puisque le fric, le pognon, ça on le garde. Ce que la France veut faire avec l’Afrique c’est une politique d’immigration négociée. Ensemble pour que la jeunesse africaine immigrée en France puisse être accueillie dignement à bord de nos vols Air SARKOZY, dont je vous rappelle que tout est compris dans le forfait : le matraquage, le bandage, le scotch, etc., etc., etc. Ceci afin d’enlever à vos frères toute envie de revenir nous voir.
A ceux qui, en Afrique, regardent avec méfiance ce grand projet de l’Union méditerranéenne que la France a proposé à tous les pays riverains de la Méditerranée, je veux dire qu’il ne s’agit nullement de mettre l’Afrique à l’écart. Mais puisque depuis un certains temps, je trouvait que mon ami le Grand Sphinx de Libye avait des velléités panafricanistes. Et ça, c’est pas bon pour l’économie française. C’est pourquoi, par un subterfuge bulgare, j’ai décidé de lui concocter une union à la con, de bric-à-brac, dont il prendra la Présidence. Ainsi, nous re-découperons l’Afrique un petit peu plus qu’en 1885, et cela sera tout bénèf pour nous.
Alors jeunes de couleurs, je suis venu vous apporter la voix de l’Occident qui est la seule, la vraie, l’unique que vous devez emprunter. Et quand je dis emprunter, c’est sur plusieurs décennies avec des intérêts tous particuliers et tout bénèf pour nous, il en va de soit. C’est cela le sens de la coopération et du co-développement, car nous, pauvres occidentaux, nous avons aussi besoin de nous développer. Car que serions-nous sans votre or, votre bauxite, votre uranium, vos minerais, vos forêts ? Et bien rien du tout, nous en sommes conscients.
C’est pour cela que nous tenons à ce que les chaînes coloniales qui nous unissent depuis plusieurs siècles, n’est-ce pas mon p’tit Abdoulaye, ne soient pas rompues de si tôt. Et gare à celui ou celle qui osera relever la tête pour faire la révolution et mener le continent africain à sa véritable indépendance. Tout comme mes prédécesseurs, je saurai m’en occuper, croyez moi !!! Le prochain Thomas SANKARA n’est pas encore né et n’est pas prêt de voir le jour.
A bon entendeur, Salut !!! »
C’était le discours de mon Président Dictateur Préféré, SARKOLOLO, revu et à peine corrigé par Mariam SERI SIDIBE.