8 octobre 2008

PERPIGNAN : OFFENSIVE DES NOSTALGIQUES DE L’ALGERIE FRANÇAISE

Stèle de Perpignan à la mémoire des fusillés de l'OAS

Sur fond de révisionnisme étatique (1), les nostalgiques de l’Algérie française reprennent du service pour falsifier la réalité historique. Dans leur combat, ils sont soutenus par la mairie UMP de Perpignan qui ratisse sur les terres du FN et bénéficient du mutisme du PS qui ne veut pas risquer de perdre d’éventuels électeurs d’origine « Pieds Noirs »…Les partisans de l’Algérie française et les anciens de l’OAS se sont structurés en associations, comme l’Adimad (2) ou le Cercle algérianiste. Leur activisme prend plusieurs formes : érection dans les cimetières de villes du Sud de stèles dédiées « Aux fusillés, aux combattants tombés pour que vive l’Algérie française » ; mise en place de « murs des disparus » où figurent les noms d’assassins de l’OAS ; accaparement à Perpignan d’un monument historique pour fonder un « Centre de la présence française en Algérie », reprise de leur « musée de l’Algérie française ». Quant à « Mr Chaussette» (3), il approuva en juillet 2005 la fondation de ce centre, et s’engagea en octobre 2006 à financer des travaux pour plusieurs centaines de milliers d’euros.

Pour contrer cette agression, les militants internationalistes s’organisent. A Marignane, le Tribunal vient de condamner la Ville à déplacer la stèle. A Perpignan, le collectif « Non au musée de la Mairie de Perpignan à la gloire de la colonisation » s’est créé en 2006 après une manifestation contre un rassemblement de l’Adimad pour honorer deux tueurs de l’OAS. Une pétition a été relayée par 35 organisations nationales et départementales qui défendent un projet radicalement différent : la création d’un « authentique centre de ressources et de documentation sur l’histoire franco-algérienne de 1830 à nos jours ». Face à la mobilisation et au refus des universitaires de cautionner le projet, le Maire a reculé en novembre 2007 en affirmant que le Cercle algérianiste ne serait pas seul à fournir des sources, et que les historiens seraient « de toutes tendances ». Renforcé, le collectif s’est rebaptisé « Collectif pour un centre de documentation à Perpignan sur l’histoire franco-algérienne ». Si des victoires ont eu lieu, le combat continue contre le projet de musée colonial, car les connivences entre le Maire et le Cercle algérianiste demeurent : l’intitulé du projet reste « Centre de la présence française en Algérie »… La stèle est toujours en place… Quant au mur des disparus, nous exigeons que soit jointe la plaque « En hommage à toutes les victimes de la Guerre d’Algérie ».

Rien n’est gagné, et le collectif multiplie les actions : diffusion de tracts aux journalistes et aux officiels lors de l’inauguration du festival « Visa pour l’image », pancartes lors des séances du conseil municipal, présence contre les initiatives réactionnaires. Le FN cherche à mobiliser ses troupes pour défendre le projet. Toujours et encore, nous serons là !!!

Slimane

(1) Voir le combat sur le rôle positif de la colonisation et le Discours de Dakar
(2) Association amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus de l’Algérie française
(3) Jean-Paul Alduy, le Maire qui a des partisans qui votent avec leurs pieds lors des Municipales… en cachant des bulletins dans leurs chaussettes pour bourrer les urnes.