En Afrique, il y a du pétrole, des matières premières, et une population corvéable à merci. Du coup, il a des troupes françaises et, depuis mercredi 2 février, il y a aussi Jacques Chirac, en visite officielle au Sénégal et au Congo. Deux pays essentiels dans l’ancien pré-carré colonial français, aujourd’hui soumis aux pressions de l’administration Bush. Après ses discours sans effets sur la pauvreté mondiale, tenus au Forum mondial des riches de Davos, Chirac va rencontrer à Dakar l’un des meilleurs élèves de la Banque mondiale et du FMI. Le président Abdoulaye Wade est le champion du libéralisme d’un pays où deux personnes sur trois survivent en dessous du seuil de pauvreté. Les différents plans d’aménagement structurels imposés par les institutions financières et la dévaluation du CFA imposé par Paris ont appauvri une population qui avait cru au « sopi » (changement) lors des élections et de l’éviction de l’ancien président socialiste, corrompu et discrédité, Diouf. Au Congo, la présence du pétrole avive les rivalités avec l’administration étatsunienne et le président Denis Sassou Nguesso en joue pleinement pour en ramasser les miettes. La Côte-d’Ivoire n’est pas prévue au programme. Peut-être par crainte que le bourbier dans lequel sont plongées les forces d’occupation françaises ne ruine l’opération présidentielle de communication ? Bref, le voyage de Chirac en Afrique ne participe ni d’un circuit touristique ni d’une opération caritative. Alors, c’est quoi ?
Rouge 2005-02-03
Rouge 2005-02-03
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