3 mars 2005

ALGÉRIE - Code de la famille

En Algérie, le rapport de forces politique reste en faveur des islamistes et autres conservateurs. Dans le cadre du débat sur l’amendement du code de la famille, qui dure depuis près d’une année, la levée de boucliers a été générale contre la proposition de suppression du wali (tuteur) pour le mariage des femmes, y compris majeures, un amendement qui aurait pu leur donner un semblant de liberté de choix. Bouteflika a préféré légiférer par ordonnance pour clore définitivement le débat et pour maintenir le statu quo autour de la campagne d’amnistie générale qu’il a entamée. La polygamie est maintenue, même si obligation est faite à l’époux d’avoir le consentement de l’épouse devant un juge qui doit, par ailleurs, vérifier l’aptitude du mari à assurer l’équité et les conditions nécessaires à la vie conjugale. Les féministes algériennes, qui estimaient dès le départ que les amendements étaient trop timorés, reconnaissent néanmoins une avancée réelle concernant le divorce. En fait, obligation est faite à l’époux de trouver un logement pour la femme et les enfants avant de divorcer, ce qui permettrait, si la loi était appliquée rigoureusement, d’empêcher que des centaines de femmes et d’enfants se retrouvent à la rue au lendemain d’un divorce.
Le code de la famille reste un frein réel pour le combat démo-cratique et les mouvements féministes algériens ne baissent pas les bras. Ils se mobilisent déjà pour les prochaines batailles.

Rouge 2005-03-03