2 mars 2005

EGYPTE - Halte à la répression

Le régime de Hosni Moubarak est une dictature qui persécute son opposition démocratique au quotidien. L’emprisonnement, fin janvier, de trois militants du Centre d’études socialistes en est une nouvelle illustration.

Vendredi 28 janvier, à la Foire internationale du livre du Caire, les forces de sûreté ont arrêté une militante du Centre d’études socialistes, Marwa Farouk, avocate au bureau d’al-Shalakani et membre du syndicat des avocats, ainsi que l’une de ses amies ne possédant pas la nationalité égyptienne, Baho Abdallah, une étudiante de l’université américaine du Caire. Les deux femmes sont accusées de « propagande mensongère contre le pouvoir ». Moins d’une heure plus tard, les officiers du poste de police de la foire frappaient violemment Ibrahim al-Sahari, un militant du Centre d’études socialistes. Puis ils l’arrêtaient sous la même accusation, y ajoutant celle d’« attaque contre officier de police au sein du poste ». Lors de ces arrestations, la police a dressé un procès-verbal citant un exemplaire d’un nouveau livre publié par le Centre, La voie des socialistes vers le changement : un point de vue socialiste militant pour le changement en égypte (le livre a pourtant obtenu un numéro de dépôt légal), un exemplaire du dernier numéro de la revue publiée par le Centre, Feuillets socialistes, quelques pamphlets, ainsi qu’un appel à une manifestation pacifique contre un nouveau mandat pour le président Hosny Moubarak et contre la transmission du pouvoir par « héritage » à son fils Gamal Moubarak. Cette manifestation était appelée par la Campagne populaire pour le changement, au sein de la Foire du livre, le 4 février. Les trois interpellés ont comparu devant le parquet de la sûreté générale, qui a décidé de les incarcérer pour une durée de quinze jours aux fins d’interrogatoire. Le dimanche 30 janvier 2005, les forces de sûreté ont confisqué tous les exemplaires du livre La voie des socialistes vers le changement, au stand où les publications du Centre étaient exposées, ainsi que tous les exemplaires du dernier numéro de la revue Feuillets socialistes ; laquelle comprenait un dossier sur le changement en égypte. Cette violente attaque n’a d’autre explication que la position du Centre d’études socialistes contre la dictature en place en égypte et la revendication de la démocratie en faveur de la masse de la population et du pain pour les pauvres. Elle est aussi la conséquence directe de la participation active de ce mouvement aux campagnes en cours contre le nouveau mandat que sollicite le président en place et contre la transmission du pouvoir à son héritier. Un signal vient ainsi d’être adressé à tous ceux et à toutes celles qui luttent pour la démocratie en égypte. Il vise à terroriser ceux et celles qui se dressent contre un quart de siècle de lois d’urgence, d’emprisonnements massifs d’opposants, de lois d’exception, de torture dans les postes de police et dans les sièges de la sûreté d’état. Défendre le Centre d’études socialistes et son droit à militer pour la démocratie, est, de ce point de vue, un devoir pour tous ceux qui se revendiquent de la démocratie, en égypte et dans le monde. Le Centre d’études socialistes a lan-cé un appel à toutes les forces démocratiques en égypte, ainsi qu’aux militants du mouvement contre la mondialisation libérale, contre la guerre et les dictatures afin qu’ils se solidarisent avec lui face à un pouvoir qui veut bâillonner ses opposants. Briser le mur du silence qui entoure généralement la situation en égypte est d’autant plus urgent que ce pays est une des pièces maîtresses de l’offensive présente de la Maison Blanche pour s’assurer une totale mainmise sur le Proche-Orient.
Correspondant
• Pour envoyer des lettres de solidarité au Centre d’études socialistes : .

2005-02-03