15 juillet 2005

MARIGNANE - La stèle de la honte

La municipalité de Marignane porte la responsabilité honteuse de l’érection d’une stèle en hommage à l’OAS. Érigée en catimini, l’inauguration officielle n’a pu avoir lieu le 6 juillet, date à laquelle en 1962, Roger Degueldre, chef des commandos Delta de l’OAS à Alger, condamné par la cour militaire de justice, a été exécuté. Malgré les interventions de nombreux élus, malgré les mobilisations à l’appel de nombreuses associations engagées dans le combat contre le racisme et le fascisme, c’est seulement la veille de son inauguration officielle que le préfet des Bouches-du-Rhône a signé l’arrêté d’interdiction de la cérémonie.
Venus de la France entière, accompagnés et encadrés par le FN, dont M. Holeindre et Mme Stirbois, les nostalgiques de l’Algérie française n’ont pas pu aller jusqu’au bout de leur projet. Ils ont pourtant paradé dans les rues, puis tenté de forcer l’accès du cimetière pour y déposer des gerbes dans un baroud pitoyable.
Lors de la manifestation de riposte, Mouloud Aounit a déclaré : « S’il faut faire un nettoyage, c’est celui de la France de ses fascistes ! » Mais les propos de Sarkozy flattent l’idéologie populiste de ces derniers, et la loi du 23 février, qui vise à présenter un « rôle positif des entreprises coloniales » renforce les nostalgiques du « temps des colonies ».
Nous ne pouvons tolérer toutes ces insultes faites à la mémoire. L’État français doit reconnaître ses crimes contre les peuples qui ont lutté pour accéder à l’indépendance. Notre devoir est d’enseigner aux jeunes générations que des forces politiques, des femmes et des hommes ont soutenu en France ces combats. Une riposte d’ampleur nationale est nécessaire, qui doit exiger l’abrogation de la loi du 23 février et la démolition de tous les monuments qui glorifient des assassins.
À Louvroil, ni stèle, ni cérémonie n’ont eu lieu. Il convient d’obtenir cela partout où de tels affronts nationaux existent.
Henri Saint Jean

2005-07-14