1 juin 2008

Hortefeux : Grand commandeur chez petit Biya

Décidément, les chemins de la Françafrique sont plus impénétrables que ceux qui mènent à Dieu, et surtout plus incompréhensibles pour le commun des mortels….Notre Ministre de la désintégration et de l’identité bien nationale, du développement pourvu que ça rapporte du flouze à Bolloré – celui-là même qui ne veut plus voir un nègre chez lui, même en peinture – passe son temps chez ses amis françafricains. C’est à croire qu’il veut aller vérifier lui-même si la jeunesse africaine ne s’accroche pas aux réacteurs d’avions en partance pour Paris, la ville Lumière. Et il les aime tant ses « amis noirs » qu’ils le lui rendent bien, particulièrement en biftons, marchés occultes, et autres petites entorses aux droits de l’homme. Et comme cela ne suffit pas, ils lui décernent des titres aussi pompeux que ronflants, dont personne ne comprend ni le sens, ni à quoi ça sert vraiment. Sauf pour la roucoulade franco-africaine. C’est ainsi que le Blond Platine le plus célèbre de France, a reçu des mains du Maître de Yaoundé, le titre honorifique de « Commandeur de l’Ordre camerounais de la valeur ». Rien que ça.

A cette occasion, le représentant camerounais de l’ordre de la Courbette n’y est pas allé avec le dos du canari. Rappelant les « liens très forts qui ont résistés à l’usure du temps et dont les traces sont encore visibles », il s’est ému du sort de la jeunesse camerounaise toujours aussi aventureuse et aussi casse-bonbon dans ses revendications. Et Biya, dont la jeunesse n’est plus qu’un souvenir, est plus préoccupé par sa pension de retraite que par les aspirations des jeunes chômeurs camerounais. C’est ainsi que le vieux lion très domptable et son maître veulent concocter un nouveau plan Marshall pour l’Afrique. Au cours d’un déjeuner bien arrosé (eh oui la crise alimentaire c’est pas pour tout le monde) que nos deux compères ont émis l’idée fumeuse qu’il faut absolument aider l’Afrique par le fric. Entre deux verres de tchoukou-tchoukou et un bon ndolé, nos deux larrons ont eu une idée de génie : racketter la diaspora camerounaise pour financer le co-développement au Cameroun. Et pour cela, on n’hésitera pas à organiser des soirées makosseuses s’il le faut, mettant en pratique le célèbre proverbe local : « Si on attrape pas les abeilles avec du vinaigre mais avec du miel, c’est pas avec un programme politique qu’on attrapera les Camerounais mais avec du bon Soukoué-fesse ». Et là, mon gars, parole de vieux lion, ça va marcher.

Et comme l’a si bien dit le Monsieur Propre pour une France sans tâche : « La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir ». On comprend mieux pourquoi il faudrait, d’après lui, « organiser la diaspora camerounaise, afin qu’elle n’envoie plus son argent aux familles à des fins de consommation quotidienne, mais à des fins d’investissements dans l’industrie, l’agriculture et l’artisanat ». En gros, fini le temps du négro musclé qui rapportait que dalle au pays. Aujourd’hui il faut du négro intelligent qui ramène des contrats, du lourd, du concret. Quant aux éternels étudiants en droit, on va leur faire passer l’envie d’aller bouquiner la déclaration universelle des droits de l’homme. Celui qui, en France a réussi à faire passer sa loi sur l’ADN, commence à gaver grave les Camerounais qui n’en peuvent plus des files d’attente devant le consulat de France pour obtenir un hypothétique visa. Et comme le dit mon ami Kwassi « Est-ce que Biya y prend visa pour aller en Suisse planquer son l’argent ? NON !!! Et est-ce que le Hortefeux on lui a fait passer un test de coupé-décalé avant y met son pied en Afrique ? Non !!! Alors pourquoi moi ze dwoi passer baton dans ma bouche pour venir en Fwance ? ». Que répondre à cela si ce n’est que BIYA est un immigré qui rapporte, alors que Kwassi est un immigré qui subi. C’est peut-être cela finalement la véritable immigration choisie. T’as du fric tu peux venir, t’en a pas t’as qu’à crever.

Mariam SERI SIDIBE,
pour NEGROS-LAND NEWS INTERNATIONAL