1 juin 2008
Rassemblement devant le siège d'Aréva sur l'exploitation au Niger (AFP)
Une vingtaine de membres du collectif « Areva ne fera pas la loi au Niger » se sont rassemblés mardi devant le siège du groupe français pour protester contre les conditions d’exploitation de l’uranium nigérien, a constaté l’AFP. Certains manifestants étaient vêtus de combinaisons anti-irradiation, d’autres figuraient des journalistes baillonnés. Un touareg représentait les populations du nord du Niger, victimes des violences entre l’armée et la rébellion et de l’exploitation minière, selon les manifestants.
Le collectif dénonçait notamment la tenue vendredi à Agadez, au nord du Niger, d’une « audience publique » d’Areva sur l’étude d’impact concernant son nouveau projet minier à Imouraren. Or, suite au déclenchement d’une rébellion armée en 2007, l’état d’exception est décrété sur la région, les ONG sont interdites et la presse muselée, fait valoir le collectif, qui n’a pu accéder ni à la réunion, ni à l’étude d’impact. « Areva profite de cette situation: qui osera dans un tel contexte venir exprimer son désaccord avec le projet du géant nucléaire qui agit en toute impunité avec la bénédiction du pouvoir central nigérien? », relève le communiqué du collectif (Attac, LCR, les Verts, Sortir du nucléaire, etc). Les associations réclament notamment la dépollution des sites déjà exploités et une expertise indépendante. Le Niger est le troisième producteur mondial d’uranium mais aussi l’un des pays les plus pauvres du monde.