10 mai 2009

Le mouvement LKP : Un espoir pour les Africains


S’il y a eu une journée à marquer d’une pierre blanche pour les Africains, c’est bien le 20 janvier 2009. Non seulement ce fut l’investiture du président Obama, fils d’Afrique et d’Amérique, mais également le début de la grève générale en Guadeloupe.

Le Liyannaj Kont Pwofitasyon(1), mouvement des convergences des luttes contre un système d’exploitation coloniale, a révélé aux Africains que, malgré les différences syndicales et politiques, si le peuple est en marche il gagne dans ses avancées sociales et qu’aucun gouvernement, même le plus répressif et libéral, ne peut l’arrêter.

« Pour nous c’est un grand moment d’espoir que nos cousins carayibéens nous font vivre, et c’est à nous maintenant de nous organiser contre le système colonial », déclare M. Keita, joint à Bamako.

Et c’est le même vent-lévé(2) du côté de Treichville à Abidjan où « nous avons eu notre Elie DOMOTA, malheureusement le nôtre s’est assis à la table du Commandant. Nos cousins, en ne cédant pas, nous ont redonné la hargne pour nous battre contre nos oppresseurs. »

D’autant plus qu’en Afrique, la crise mondiale sévit de plein fouet au travers d’une pénurie alimentaire organisée. Même si les conditions politiques ne sont pas les mêmes, « indépendance » oblige, il n’empêche que se sont les mêmes exploiteurs. Békés-Bolloré, même combat.

La Caraïbe a été, de tout temps, un laboratoire de ce qui a pu se faire de pire sur le plan humain. Toutefois, elle fut aussi dans l’histoire le phare des révolutions et Haïti paye encore aujourd’hui très cher l’audace de son indépendance. Selon le bon mot d’Alex Lollia: « Nous sommes de l’âge de pierre. Nous sommes du roc. De ce roc dont on fait les peuples ».

Et gageons que la lutte s’étendra aussi sur le continent africain. Un espoir depuis qu’il existe des versions locales de l’Hymne du LKP.

Mariam Seri Sidibe

(1) Lyennaj Kont Pwofitasyon (LKP) : Alliance contre l’exploitation – outrancière.
(2) Vent de révolte – en référence à une chanson de l’artiste guadeloupéen Gratien Midonnet « Vent Lévé ». Ce fut repris en 1988 lors de l’affaire Georges Faizan.