Les mercenaires engagés auprès de Gbagbo font la guerre à leur habitude, en bombardant des civils. De Villepin, à Abidjan, prétend avoir trouvé une solution politique sans remettre en cause le gouvernement actuel, et en composant avec le MPCI, la rébellion du Nord. Mais les premiers combats sérieux s'engagent à l'Ouest entre armée française (neuf blessés) et rebelles (trente morts). L'armée française "ratisse" la région. A ce rythme-là, les 2 500 soldats français n'y suffiront pas. Dans le style colonial, de Villepin convoque tous les partis ivoiriens à Paris à partir du 15 janvier. Ils seront aux côtés des parrains français qui soutiennent l'un ou l'autre camp. Mais loin du peuple ivoirien à qui on ne demande rien. Selon de Villepin, "la France prendra la tête des bailleurs de fonds". Encore de l'argent public qui ira aux multiples entreprises françaises qui, depuis des décennies, ont pris la tête des pillards de la Côte-d'Ivoire...
Le pouvoir à Abidjan ne peut être fait et défait à Paris. Il doit émaner d'un processus venant de la société ivoirienne, remettant au centre une consultation électorale à laquelle tous les résidents puissent voter à égalité. Il faut organiser l'embargo total sur les armes des deux côtés, impliquer les Etats africains et l'ONU dans une vérification d'un désarmement, retirer les troupes françaises. Elles sont là pour défendre les intérêts français dans ce pays. Les 20 000 Français y habitant représentent en grande partie les personnels d'encadrement des 240 filiales d'entreprises françaises et de 600 sociétés appartenant à des hommes d'affaires français. L'engagement de l'armée français, à l'Ouest, vise à verrouiller la zone du cacao autour de Daloa et du port de San Pedro, d'où s'écoule la production. C'est le groupe Bolloré qui contrôle la principale compagnie exportatrice de cacao et de café. La tirelire franco-africaine se trouve à Abidjan. Il n'y a pas de solution viable sans remettre en cause l'ingérence économique et militaire de la France.
Alain Mathieu.
Rouge 1999 09/01/2003
Le pouvoir à Abidjan ne peut être fait et défait à Paris. Il doit émaner d'un processus venant de la société ivoirienne, remettant au centre une consultation électorale à laquelle tous les résidents puissent voter à égalité. Il faut organiser l'embargo total sur les armes des deux côtés, impliquer les Etats africains et l'ONU dans une vérification d'un désarmement, retirer les troupes françaises. Elles sont là pour défendre les intérêts français dans ce pays. Les 20 000 Français y habitant représentent en grande partie les personnels d'encadrement des 240 filiales d'entreprises françaises et de 600 sociétés appartenant à des hommes d'affaires français. L'engagement de l'armée français, à l'Ouest, vise à verrouiller la zone du cacao autour de Daloa et du port de San Pedro, d'où s'écoule la production. C'est le groupe Bolloré qui contrôle la principale compagnie exportatrice de cacao et de café. La tirelire franco-africaine se trouve à Abidjan. Il n'y a pas de solution viable sans remettre en cause l'ingérence économique et militaire de la France.
Alain Mathieu.
Rouge 1999 09/01/2003