Nous publions ci-dessous la déclaration de la direction nationale du Parti socialiste des travailleurs (PST) rédigée à la veille de l'élection présidentielle en Algérie et qui en fixe les enjeux.
"Au terme d'une campagne déloyale faite d'intimidations, de répression et de monopole médiatique, le Parti socialiste des travailleurs (PST) considère que la présidentielle d'avril 2004 ne constitue pas une solution.
" C'est une campagne populiste encore marquée par la riposte ouvrière et populaire des années 2001 à 2003 qui a fait échec à l'ultralibéralisme présidentiel. Contraint par les explosions de la jeunesse à saupoudrer des crédits d'investissement publics, à promettre le logement social et à maintenir les systèmes de santé et de protection sociale, obligé sous la pression des grèves à augmenter les salaires, à financer la préservation des entreprises publiques et à reporter son programme de précarisation généralisée, Bouteflika a fait de nécessité vertu. Adossé à une aisance financière procurée par les cours pétroliers, il se présente comme le dispensateur des bienfaits dissimulant sa volonté de reprendre son offensive libérale en cas de réélection.
" C'est une campagne [...] qui marque une régression démocratique. Une campagne qui discrédite et délégitime l'élection prochaine. Cela rappelle la nécessité d'une assemblée constituante qui mette en place un ordre social au service des travailleurs et des masses populaires.
" La mobilisation populaire a pu dans la région kabyle imposer le contrôle de tous les scrutins successifs. C'est cette pression populaire, manifestée par les révoltes nombreuses contre l'arbitraire des autorités locales, qui empêche Bouteflika d'écraser l'expression populaire. C'est une mobilisation populaire consciente et organisée qui permettra la reconquête des espaces démocratiques perdus.
" Notre parti n'a pas présenté de candidature du camp des travailleurs. En l'absence actuelle d'élan des luttes populaires, elle n'aurait été qu'une affirmation symbolique de début de campagne dont la vocation de favoriser une dynamique de rassemblement des militants de gauche n'était pas préparée.
" Aux partisans du vote utile, il faut répondre qu'il ne s'agit pas de soutenir des choix qui sont de nouvelles impasses. L'absence d'alternative ouvrière, populaire et démocratique est bien sûr regrettable, mais l'élection présidentielle n'est qu'un moment de la lutte des classes. D'autres rendez-vous politiques et sociaux sont prévus. Il vaut mieux préparer politiquement une démarcation programmatique lors de prochaines échéances électorales, il vaut mieux asseoir politiquement la résistance nécessaire aux projets agressifs qu'on nous prépare.
" Bouteflika, Benflis ou tout autre politicien libéral se heurtera à notre résistance s'il entreprend de démanteler nos acquis sociaux et nationaux, s'il envisage de réduire nos espaces démocratiques. Les luttes ouvrières et populaires qui ont stoppé le rouleau compresseur libéral sont le seul moyen de bloquer les projets des grandes puissances impérialistes et leurs exécutants algériens.
" Si nous sommes intéressés à la défaite de Bouteflika qui se prépare à reprendre son projet de privatisation des hydrocarbures au profit du clan Bush, nous ne sommes pas non plus indifférents à une sanction électorale qui mettrait un coup d'arrêt à la régression démocratique engagée par Zerhouni Bouteflika. Mais nous pensons que la nécessaire riposte aux projets antisociaux et antidémocratiques qui se préparent serait desservie par le soutien à une alternative électorale qui se révélerait vite une impasse.
" Le PST se démarque des cinq candidats libéraux, qu'il s'agisse de l'autoritarisme ultralibéral de Bouteflika, du conservatisme rétrograde de Djaballah, du modernisme inconséquent de Sadi, du nationalisme exacerbé de Rebaïne ou du libéralisme modéré de Benflis qui nous fait miroiter une ouverture démocratique.
" Cependant, le PST ne met pas sur le même plan la candidature de Louisa Hannoun dont les déclarations démocratiques et antilibérales éloquentes sont sincères quoi qu'inconséquentes.
" Nous aurions aimé à voter pour Louisa Hannoun sur un programme de défense des intérêts des travailleurs et des masses populaires contre la mondialisation libérale et ses partisans algériens qui mettent en oeuvre le rétrécissement des libertés populaires, l'asservissement économique et la paupérisation. Mais sa campagne d'unité nationale frisant le chauvinisme, sa complaisance vis-à-vis de l'autoritarisme de Bouteflika-Zerhoui, sa distance vis-à-vis des explosions désespérées de la jeunesse et son attitude mitigée par rapporta aux luttes sociales nous obligent à rappeler ces divergences.
" Il s'agit avant tout pour le PST, qui n'a pas présenté de candidat, de prendre date dans le combat pour faire émerger dans les luttes de demain une alternative politique conséquente, démocratique, antilibérale et anticapitaliste.
" Il ne faut accorder aucune voix aux projets libéraux et conservateurs et aux ennemis de la démocratie et des luttes des travailleurs et des masses populaires."
Direction nationale du Parti socialiste des travailleurs (PST)
Rouge 2058 01/04/2004
"Au terme d'une campagne déloyale faite d'intimidations, de répression et de monopole médiatique, le Parti socialiste des travailleurs (PST) considère que la présidentielle d'avril 2004 ne constitue pas une solution.
" C'est une campagne populiste encore marquée par la riposte ouvrière et populaire des années 2001 à 2003 qui a fait échec à l'ultralibéralisme présidentiel. Contraint par les explosions de la jeunesse à saupoudrer des crédits d'investissement publics, à promettre le logement social et à maintenir les systèmes de santé et de protection sociale, obligé sous la pression des grèves à augmenter les salaires, à financer la préservation des entreprises publiques et à reporter son programme de précarisation généralisée, Bouteflika a fait de nécessité vertu. Adossé à une aisance financière procurée par les cours pétroliers, il se présente comme le dispensateur des bienfaits dissimulant sa volonté de reprendre son offensive libérale en cas de réélection.
" C'est une campagne [...] qui marque une régression démocratique. Une campagne qui discrédite et délégitime l'élection prochaine. Cela rappelle la nécessité d'une assemblée constituante qui mette en place un ordre social au service des travailleurs et des masses populaires.
" La mobilisation populaire a pu dans la région kabyle imposer le contrôle de tous les scrutins successifs. C'est cette pression populaire, manifestée par les révoltes nombreuses contre l'arbitraire des autorités locales, qui empêche Bouteflika d'écraser l'expression populaire. C'est une mobilisation populaire consciente et organisée qui permettra la reconquête des espaces démocratiques perdus.
" Notre parti n'a pas présenté de candidature du camp des travailleurs. En l'absence actuelle d'élan des luttes populaires, elle n'aurait été qu'une affirmation symbolique de début de campagne dont la vocation de favoriser une dynamique de rassemblement des militants de gauche n'était pas préparée.
" Aux partisans du vote utile, il faut répondre qu'il ne s'agit pas de soutenir des choix qui sont de nouvelles impasses. L'absence d'alternative ouvrière, populaire et démocratique est bien sûr regrettable, mais l'élection présidentielle n'est qu'un moment de la lutte des classes. D'autres rendez-vous politiques et sociaux sont prévus. Il vaut mieux préparer politiquement une démarcation programmatique lors de prochaines échéances électorales, il vaut mieux asseoir politiquement la résistance nécessaire aux projets agressifs qu'on nous prépare.
" Bouteflika, Benflis ou tout autre politicien libéral se heurtera à notre résistance s'il entreprend de démanteler nos acquis sociaux et nationaux, s'il envisage de réduire nos espaces démocratiques. Les luttes ouvrières et populaires qui ont stoppé le rouleau compresseur libéral sont le seul moyen de bloquer les projets des grandes puissances impérialistes et leurs exécutants algériens.
" Si nous sommes intéressés à la défaite de Bouteflika qui se prépare à reprendre son projet de privatisation des hydrocarbures au profit du clan Bush, nous ne sommes pas non plus indifférents à une sanction électorale qui mettrait un coup d'arrêt à la régression démocratique engagée par Zerhouni Bouteflika. Mais nous pensons que la nécessaire riposte aux projets antisociaux et antidémocratiques qui se préparent serait desservie par le soutien à une alternative électorale qui se révélerait vite une impasse.
" Le PST se démarque des cinq candidats libéraux, qu'il s'agisse de l'autoritarisme ultralibéral de Bouteflika, du conservatisme rétrograde de Djaballah, du modernisme inconséquent de Sadi, du nationalisme exacerbé de Rebaïne ou du libéralisme modéré de Benflis qui nous fait miroiter une ouverture démocratique.
" Cependant, le PST ne met pas sur le même plan la candidature de Louisa Hannoun dont les déclarations démocratiques et antilibérales éloquentes sont sincères quoi qu'inconséquentes.
" Nous aurions aimé à voter pour Louisa Hannoun sur un programme de défense des intérêts des travailleurs et des masses populaires contre la mondialisation libérale et ses partisans algériens qui mettent en oeuvre le rétrécissement des libertés populaires, l'asservissement économique et la paupérisation. Mais sa campagne d'unité nationale frisant le chauvinisme, sa complaisance vis-à-vis de l'autoritarisme de Bouteflika-Zerhoui, sa distance vis-à-vis des explosions désespérées de la jeunesse et son attitude mitigée par rapporta aux luttes sociales nous obligent à rappeler ces divergences.
" Il s'agit avant tout pour le PST, qui n'a pas présenté de candidat, de prendre date dans le combat pour faire émerger dans les luttes de demain une alternative politique conséquente, démocratique, antilibérale et anticapitaliste.
" Il ne faut accorder aucune voix aux projets libéraux et conservateurs et aux ennemis de la démocratie et des luttes des travailleurs et des masses populaires."
Direction nationale du Parti socialiste des travailleurs (PST)
Rouge 2058 01/04/2004