A l'initiative de la Coordination nationale des sans-papiers (CNSSP) et avec le soutien de plusieurs organisations, 86 sans-papiers ont entamé une marche européenne à Bruxelles, le 31 mai, pour arriver à Paris le 12 juin.
La Marche européenne des sans-papiers entre Paris et Bruxelles, initiée par la Coordination nationale des sans-papiers (CNSS), entend dénoncer la politique européenne en matière d'immigration et d'asile. A l'occasion de l'arrivée de la marche à Paris, le 12 juin, une manifestation partira de la place de la République, à 14 heures, pour se rendre place de la Nation.
Les sans-papiers sont des travailleurs qui participent à l'économie et à la richesse du pays dans lequel ils vivent. Le patronat profite de cette situation pour les surexploiter et tirer ainsi des profits colossaux, dans la négation totale de leurs droits élémentaires. La fermeture des frontières de l'Europe ainsi que les expulsions des étrangers ne freinent en rien le flux migratoire vers l'Europe. Elles ne font que développer la précarité des étrangers en les livrant manu militari au patronat et aux filières du travail clandestin dont a besoin l'économie capitaliste. C'est pourquoi la régularisation de tous les sans-papiers est la condition sine qua non pour mettre fin à leur surexploitation et leur précarisation croissantes aux niveaux social, sanitaire, culturel, etc.
L'Union européenne (UE) n'accueille que 10 à 15 % de la population mondiale des réfugiés et des personnes déplacées. Ce sont vers les pays les plus pauvres que se tournent massivement les demandeurs d'asile : la Guinée, où pourtant 40 % des réfugiés vivent au-dessous du seuil de pauvreté, héberge aujourd'hui plus de 300 000 Sierra-Léonais et plus de 100 000 Libériens.
L'arsenal juridique et administratif mis en place en France comme dans plusieurs pays européens met en péril le droit d'asile. Ses mesures criminalisent les immigrés et installent une barrière infranchissable entre l'Europe et les pays voisins.
La réforme du dispositif d'asile en Europe annonce clairement le démantèlement de la Convention de Genève de 1951 sur les réfugiés. Sous couvert de lutter contre les fraudeurs et les faux demandeurs d'asile, cette réforme vise à précariser encore plus le statut des exilés en multipliant les cas de protection aléatoire et à limiter les demandes.
Il est plus que jamais nécessaire de se battre pour une Europe ouverte et solidaire, une Europe de la liberté de circulation et d'installation de tous et de toutes et partout, où chaque personne, quelle que soit sa nationalité ou son origine, a le droit aux papiers et à un accès égal aux droits sociaux et politiques : santé, éducation, logement, vote, éligibilité... Une Europe enfin respectueuse de l'égalité des droits entre communautaires et non communautaires, hommes et femmes.
"Cela fait des siècles que les Hommes construisent des murs, il est temps qu'ils construisent des ponts", disait Saint-Exupéry.
Reda Rossi
Rouge 2068 10/06/2004
La Marche européenne des sans-papiers entre Paris et Bruxelles, initiée par la Coordination nationale des sans-papiers (CNSS), entend dénoncer la politique européenne en matière d'immigration et d'asile. A l'occasion de l'arrivée de la marche à Paris, le 12 juin, une manifestation partira de la place de la République, à 14 heures, pour se rendre place de la Nation.
Les sans-papiers sont des travailleurs qui participent à l'économie et à la richesse du pays dans lequel ils vivent. Le patronat profite de cette situation pour les surexploiter et tirer ainsi des profits colossaux, dans la négation totale de leurs droits élémentaires. La fermeture des frontières de l'Europe ainsi que les expulsions des étrangers ne freinent en rien le flux migratoire vers l'Europe. Elles ne font que développer la précarité des étrangers en les livrant manu militari au patronat et aux filières du travail clandestin dont a besoin l'économie capitaliste. C'est pourquoi la régularisation de tous les sans-papiers est la condition sine qua non pour mettre fin à leur surexploitation et leur précarisation croissantes aux niveaux social, sanitaire, culturel, etc.
L'Union européenne (UE) n'accueille que 10 à 15 % de la population mondiale des réfugiés et des personnes déplacées. Ce sont vers les pays les plus pauvres que se tournent massivement les demandeurs d'asile : la Guinée, où pourtant 40 % des réfugiés vivent au-dessous du seuil de pauvreté, héberge aujourd'hui plus de 300 000 Sierra-Léonais et plus de 100 000 Libériens.
L'arsenal juridique et administratif mis en place en France comme dans plusieurs pays européens met en péril le droit d'asile. Ses mesures criminalisent les immigrés et installent une barrière infranchissable entre l'Europe et les pays voisins.
La réforme du dispositif d'asile en Europe annonce clairement le démantèlement de la Convention de Genève de 1951 sur les réfugiés. Sous couvert de lutter contre les fraudeurs et les faux demandeurs d'asile, cette réforme vise à précariser encore plus le statut des exilés en multipliant les cas de protection aléatoire et à limiter les demandes.
Il est plus que jamais nécessaire de se battre pour une Europe ouverte et solidaire, une Europe de la liberté de circulation et d'installation de tous et de toutes et partout, où chaque personne, quelle que soit sa nationalité ou son origine, a le droit aux papiers et à un accès égal aux droits sociaux et politiques : santé, éducation, logement, vote, éligibilité... Une Europe enfin respectueuse de l'égalité des droits entre communautaires et non communautaires, hommes et femmes.
"Cela fait des siècles que les Hommes construisent des murs, il est temps qu'ils construisent des ponts", disait Saint-Exupéry.
Reda Rossi
Rouge 2068 10/06/2004